Les PFAS, incluant le Teflon, sont des produits chimiques présents dans divers articles industriels et domestiques, et leur usage soulève des préoccupations sanitaires. Quels sont les risques pour la santé et quels articles du quotidien les contiennent ? Voici une exploration de cette question alors qu’une loi visant à restreindre leur utilisation a été adoptée en février 2025.
« Les PFAS, ou perfluorés, regroupent plus de 4 500 substances synthétiques créées depuis le milieu du XXème siècle. Leurs caractéristiques chimiques leur permettent de repousser l’eau et les huiles tout en résistant à de hautes températures. C’est pourquoi ils sont fréquemment employés dans une multitude de produits, tant industriels que ménagers », explique Éric Vial, directeur à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).
En effet, ils sont omniprésents. Voici où ils se trouvent principalement :
- ustensiles de cuisine, notamment les poêles antiadhésives ;
- vêtements imperméables ;
- meubles ;
- emballages alimentaires ;
- cosmétiques ;
- vernis et peintures ;
- ainsi que dans les mousses anti-incendie, isolants de fils électriques, cires à parquet, etc.
Ces substances, presque indestructibles, sont souvent appelées “polluants éternels”. Elles se propagent facilement dans l’air, l’eau et le sol, contaminant ainsi notre alimentation, notamment les crustacés et les fruits de mer. Des limites de concentration ont été définies par les autorités de santé pour l’eau, les aliments et les matériaux en contact avec les aliments.
Quels sont les risques des PFAS pour la santé ?
Le risque des PFAS repose sur une exposition prolongée. Bien que la durée précise de l’exposition nécessaire pour qu’ils deviennent toxiques ne soit pas déterminée, la Commission allemande de biosurveillance humaine (HBM) a établi des niveaux de concentration dans le sang au-delà desquels un impact sur la santé est probable (pour les femmes en âge de procréer : 5 µg de PFOA/l et 10 µg de PFOS/l ; pour les autres : 10 µg de PFOA/l et 20 µg de PFOS/l), indiquant que les enfants exposés in utero sont particulièrement vulnérables, et que la période prénatale est critique.
Éviter ces substances est difficile ! En 2019, une étude de Santé publique France a montré que les deux PFAS les plus courants, le PFOA et le PFOS (interdits en Europe respectivement depuis 2020 et 2009, sauf exceptions), étaient présents dans le sang de tous les enfants et adultes analysés (environ un millier).
Effets avérés
Un des effets les plus significatifs, et le mieux documenté, est la réduction de l’efficacité des vaccins chez les jeunes enfants exposés in utero et dans leurs premières années, à des concentrations élevées de ces substances. Un lien entre l’exposition in utero et un faible poids à la naissance a aussi été prouvé.
Chez les adultes, ils provoquent une augmentation du cholestérol.
Le PFOA, un cancérogène pour l’homme
En décembre 2023, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classifié le PFOA comme « cancérogène pour l’homme ».
« De nombreuses études ont examiné les liens entre l’exposition au PFOA et l’apparition de cancers, chez des animaux de laboratoire et des humains, ainsi que les mécanismes d’action typiques des cancérogènes », précisent les auteurs d’une étude publiée en novembre 2023. « Nos données montrent une association avec les cancers hormono-dépendants, dont le cancer du sein, précise Francesca Romana Mancini, chercheuse. Le CIRC mentionne également un lien avec les cancers du rein et des testicules.
Autres risques probables
Outre le risque de cancer, des liens entre les perfluorés, le diabète de type 2, le diabète gestationnel et l’hypertension pendant la grossesse sont suspectés.
Des études sur des animaux ont montré que ces polluants pourraient perturber la production d’hormones thyroïdiennes ou affecter la fertilité chez les femmes et les hommes.
PFAS : comment limiter l’exposition quotidienne ?
Il n’y a malheureusement pas grand-chose à faire une fois que les PFAS sont présents dans l’organisme. Toutefois, il est possible de réduire l’exposition à ces substances.
En cuisine : emballages, poêles…
Quelle alternative pour les poêles et casseroles contenant des PFOA ou PFOS ? Il est préférable d’opter pour des ustensiles en acier inoxydable ou en fonte. Les poêles antiadhésives étiquetées “sans PFOA ou PFOS” peuvent contenir d’autres PFAS, également préoccupants, et la céramique peut en contenir aussi.
Il est aussi recommandé de limiter l’utilisation d’emballages alimentaires jetables (boîtes à pizza, emballages de restauration rapide, etc.).
Une étude publiée en août 2023 a révélé que les pailles en papier contenaient trois fois plus de PFAS que celles en plastique. « En utilisant de telles pailles, les personnes peuvent ingérer une quantité de PFAS jusqu’à présent indéterminée », (source 2). Les chercheurs recommandent d’utiliser des pailles en acier inoxydable, qui, contrairement aux autres types de pailles étudiées, comme celles en bambou ou en verre, « ne contiennent pas de PFAS ».
Dans l’armoire
- Faire confiance aux labels qui excluent le traitement avec des perfluorés : GOTS pour Global organic textile standard, et Confidence in textiles.
- Privilégier les vêtements imperméables traités avec du polyuréthane, bien que cela ne soit pas toujours indiqué. Éviter les vêtements antitaches ou infroissables.
Dans la salle de bains
De nombreux mascaras waterproof, fonds de teint longue tenue et rouges à lèvres liquides contiennent des perfluorés, bien que cela ne soit pas toujours indiqué. Il est donc conseillé de les limiter. Éliminer également les produits contenant du PTFE (polytétrafluoroéthylène), y compris certains fils dentaires.
Loi contre les PFAS : quels produits seront restreints dès janvier 2026 ?
L’Agence européenne des produits chimiques a suggéré, en février 2023, de limiter leur production et leur utilisation. En France, la proposition de loi visant à combattre les PFAS a été définitivement approuvée par le Parlement en février 2025 (source 3).
Dès le 1er janvier 2026, la législation interdira la fabrication, l’importation, l’exportation et la commercialisation de certains produits contenant des PFAS, tels que :
- cosmétiques,
- produits de fartage pour skis,
- vêtements,
- produits imperméabilisants pour textiles,
- chaussures.
Cette interdiction ne s’appliquera pas aux tenues et chaussures conçues pour la protection et la sécurité des personnes, tels que les équipements de pompiers.
Dès janvier 2030, tous les produits textiles contenant des PFAS seront prohibés.
Cependant, l’interdiction des PFAS dans les ustensiles de cuisine n’est pas incluse dans cette mesure.
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