Découvrez l’anhédonie : causes et impacts sur notre bien-être !

par adm

                Qu'est-ce que l'anhédonie et à quoi est-elle due ?

La disparition graduelle du plaisir, de la joie et de l’intérêt pour la vie, connue sous le nom d’anhédonie, est un symptôme sournois qui peut gravement impacter notre bien-être mental et notre quotidien. Mais quelles sont ses origines ? Pourquoi survient-elle ? Et comment peut-on la surmonter ? Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris, nous éclaire à ce sujet.

L’anhédonie, terme créé par Théodule Ribot en 1896, provient de l’union du préfixe négatif « an » et du mot grec « hédonie », qui signifie « plaisir ». Ce concept décrit donc une réduction ou une perte de la capacité à éprouver du plaisir dans des activités qui étaient auparavant sources de joie.





Que ce soit faire du sport, sortir avec des amis, écouter de la musique, manger ou même avoir des relations sexuelles, les activités auparavant agréables ne génèrent plus – ou très peu – de satisfaction. L’individu perd alors l’envie d’essayer et se désintéresse de tout. Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne.

Ce symptôme est couramment observé dans divers troubles mentaux, notamment la dépression, où il constitue l’un des principaux signes cliniques.

L’anhédonie peut être totale, affectant tous les aspects de la vie (familial, conjugal, social, professionnel), ou partielle. Certains individus ne trouvent plus de plaisir qu’au travail, tandis que d’autres ne le ressentent qu’avec leurs enfants ou leur partenaire.

Perte de plaisir, vide émotionnel, dépression, isolement : les symptômes de l’anhédonie

« L’anhédonie est en soi un symptôme fréquemment rencontré en santé mentale, notamment dans le cadre du diagnostic de la dépression », rappelle la psychologue clinicienne. Elle s’accompagne d’autres symptômes comme la perte d’intérêt pour des activités agréables (lecture, loisirs, sexualité, sports), une diminution de l’affection pour la famille et les amis, un désintérêt pour toute interaction sociale, un sentiment de vide émotionnel, un manque – voire une perte – de motivation, un isolement social et un repli sur soi.





Les personnes atteintes d’anhédonie montrent également une faible réactivité aux nouvelles, bonnes ou mauvaises. Leur humeur paraît ‘émoussée’ et elles se sentent émotionnellement déconnectées de ce qui les entoure. Johanna Rozenblum.

La perte de plaisir à manger, à faire l’amour ou à dormir peut entraîner une perte d’appétit, donc de poids, une diminution de la libido et des troubles du sommeil.



Cause : qu’est-ce qui provoque l’anhédonie ?

Les progrès en neurosciences ont permis de mieux comprendre les mécanismes à l’origine de l’anhédonie. Elle serait étroitement liée à un dysfonctionnement du système de récompense dopaminergique (également appelé circuits de la récompense et du plaisir), qui constitue le cœur biologique du plaisir et de la motivation. Ce système implique principalement la dopamine, et le cortex préfrontal, dont l’activité est diminuée chez les personnes atteintes de ce symptôme.

L’anhédonie est ainsi un des symptômes cardinaux des épisodes dépressifs caractérisés – également appelés dépression majeure – aux côtés de la tristesse persistante et de la fatigue. « Elle est même le symptôme obligatoire pour pouvoir établir le diagnostic de dépression majeure », souligne Johanna Rozenblum.

L’anxiété sévère (trouble anxieux) peut également affecter le plaisir, empêchant de profiter pleinement des moments agréables de la vie.
L’anhédonie peut également se manifester dans d’autres pathologies mentales telles que la schizophrénie ou les troubles de la personnalité.
« Les patients souffrant de burn-out ou de stress post-traumatique peuvent également présenter une anhédonie », ajoute notre experte.

L’anhédonie peut aussi être réactionnelle, notamment suite à un choc émotionnel intense, une rupture ou la perte d’un être cher.
Enfin, le sevrage brutal de certains médicaments (antidépresseurs, neuroleptiques), drogues ou substances addictives (alcool, cannabis, etc.) peut induire temporairement une anhédonie.



Anhédonie, aboulie ou apathie : quelle différence ?

Anhédonie, apathie et aboulie sont trois termes proches souvent confondus, car ils affectent tous la motivation, le plaisir et l’engagement émotionnel ou comportemental. Toutefois, ils ne décrivent pas exactement le même symptôme. Comme mentionné précédemment, l’anhédonie se caractérise par une incapacité ou une difficulté à ressentir du plaisir, affectant ainsi le ressenti émotionnel positif.

« L’apathie se manifeste par une indifférence affective, une altération de la réactivité émotionnelle : il n’y a plus d’émotion, qu’elle soit positive ou négative », explique la psychologue. C’est une forme de désengagement émotionnel et comportemental, comme si rien ne valait la peine d’être entrepris.

Enfin, l’aboulie est un trouble de la volonté. « Le patient ne parvient plus à passer à l’action ou à prendre des décisions, même pour des choses très simples. Il semble figé, paralysé », poursuit notre experte.

Il est à noter que ces trois symptômes coexistent souvent, notamment dans certains troubles psychiques ou neurologiques, formant ainsi un triptyque clinique.

Thérapies, antidépresseurs, traitements : Comment combattre et traiter l’anhédonie ?

La prise en charge de l’anhédonie dépend de sa cause sous-jacente, mais elle associe généralement plusieurs approches thérapeutiques complémentaires visant à rétablir un équilibre émotionnel et un bien-être général.





La psychothérapie, en particulier les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), sont particulièrement recommandées car elles combinent un travail de réflexion sur le symptôme avec un travail comportemental, incluant des stratégies d’adaptation visant à réintroduire des activités plaisantes et des projets dans la vie du patient. Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne.

Les thérapies de pleine conscience (mindfulness) et la méditation sont également bénéfiques, car elles aident à se reconnecter avec ses sensations, à ralentir le flux mental et à mieux apprécier l’instant présent.

« Lorsque l’anhédonie est très marquée et qu’un diagnostic de dépression est envisagé, une consultation chez un psychiatre est nécessaire. Ce dernier pourra proposer un traitement médicamenteux, tel que des antidépresseurs de type inhibiteurs de la recapture de la sérotonine », indique la psychologue.

Dans certains cas très spécifiques (maladies neurologiques, ou troubles déficitaires) et uniquement sous contrôle médical strict, des psychostimulants ou agents dopaminergiques peuvent être prescrits.



Qu’est-ce que l’anhédonie sexuelle ?

L’anhédonie peut se manifester exclusivement dans le domaine sexuel – anhédonie sexuelle isolée – constituant ainsi une forme spécifique d’anhédonie, caractérisée par une incapacité à ressentir du plaisir ou de la satisfaction pendant les relations sexuelles, même si le désir, l’excitation ou l’orgasme physiologique peuvent être présents.

Elle peut être d’origine psychologique ou émotionnelle (expériences sexuelles négatives voire traumatiques, anxiété de performance, conflits internes liés à une éducation stricte ou des croyances religieuses), hormonale (baisse de la testostérone ou déséquilibre œstrogènes/progestérone), médicamenteuse (antidépresseurs, neuroleptiques) ou liée à la consommation de substances (alcool, cannabis, drogues…)

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