Focus sur la santé mentale en France en 2025
En 2025, la France met en avant la santé mentale comme cause prioritaire. Cela constitue une opportunité pour briser le silence autour des troubles psychiques souvent source de discrimination. À travers cet article, nous vous présentons le parcours de Delphine qui a appris à composer avec le trouble bipolaire.
La bipolarité a longtemps été un sujet tabou. Aujourd’hui, on estime que ce trouble affecte entre 1 et 2,5 % de la population en France, ce qui représente environ 650 000 à 1,6 million d’individus, selon les données de la fondation FondaMental (source 1). Ces patients souhaitent désormais être visibles. Des figures publiques telles que le journaliste Nicolas Demorand et l’acteur Sami Bouajila ont partagé leur expérience avec ce trouble. Delphine, rencontrée par notre équipe, a également choisi de partager son quotidien avec cette maladie.
Ce qui suit est la transcription de l’interview vidéo liée à cet article.
Delphine, quelle a été la première manifestation de votre trouble bipolaire ?
Pendant dix ans, j’étais dans le déni, malgré les signes avant-coureurs. Par exemple, je passais mes nuits sans dormir – un symptôme majeur – sans ressentir de fatigue. Mais le prix à payer est arrivé par la suite.
Durant ma phase de déni, j’ai tenté de mettre fin à mes jours… sans en avoir réellement conscience, ce qui est assez ironique. À une époque difficile de ma vie, alors que j’étais en classe préparatoire, j’ai été submergée par un sentiment de désespoir. Je me souviens avoir pensé : « je ne sais pas comment exprimer ce mal-être ». La seule solution que j’ai trouvée était de simuler une tentative de saut par la fenêtre pour montrer à quel point je souffrais. Mais au fond de moi, je ne voulais pas mourir. Pratiquement, enjamber une balustrade au cinquième étage n’est définitivement pas une bonne idée.
Comment avez-vous « découvert » votre trouble ?
À l’époque, ni ma famille, ni mes amis, ni moi-même n’avions conscience de mon état. La société nous pousse souvent à nous conformer, donc on me disait souvent de « me calmer » quand j’étais trop exaltée et de « cesser de me morfondre » quand j’allais mal. Je me faisais aussi du mal. Il a fallu que je me coupe les ongles car je les utilisais pour me griffer la peau. Plus tard, j’ai fait une tentative de suicide plus sérieuse.
Le jour suivant cette tentative, nous avons contacté mon psychiatre qui m’a immédiatement arrêtée et m’a envoyée en urgence psychiatrique. Lorsque j’ai rencontré ce psychiatre, je lui ai expliqué ce que je ressentais et ce qui s’était passé. Il m’a alors soumis à un long questionnaire et j’ai passé le test. Le résultat a confirmé que j’avais un trouble bipolaire de type deux.
Expliquez-nous la différence entre les deux types de bipolarité
Le type un de la bipolarité se caractérise par une alternance d’états dépressifs et maniaques, ces derniers étant des périodes d’euphorie intense. Quant au type deux, il comprend également des phases dépressives, mais les phases hautes sont des « hypomanies ». Cela ne signifie pas que les symptômes sont moins intenses, mais qu’il y a toujours une certaine connexion avec la réalité.
Lorsque j’ai reçu mon diagnostic, j’ai eu une révélation : « Ah ! Donc je suis bipolaire. Cela correspond à ce que je ressens et à ce que je vis. » Cela m’a libérée et m’a permis de vraiment être moi-même. Tout avait enfin un sens.
Quel traitement suivez-vous ?
J’utilise aujourd’hui le lithium, qui est très efficace. C’est un excellent régulateur d’humeur. Cela fait environ un an et demi que mon humeur est stable. Je n’ai pas connu de grands épisodes depuis. Le lithium ne modifie pas mon humeur mais atténue les excès. Tout ce qui peut être nocif pour moi est diminué, mais j’ai conservé ma sensibilité et ma capacité à m’émerveiller, par exemple, devant une simple feuille.
Au quotidien, qu’est-ce qui vous fait du bien ?
La gestion de la bipolarité repose à 50 % sur les médicaments et à 50 % sur l’environnement. J’accepte donc les médicaments et je fais attention à mon environnement, ce qui signifie bien dormir, bien manger et pratiquer une activité physique régulière.
De plus, j’ai la chance d’être comédienne. Ce métier me permet de m’exprimer pleinement, que ce soit par la voix ou en incarnant différents personnages. En général, toute forme d’art me procure beaucoup de bien-être.
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