Anxiété lors des rapports sexuels : comprendre et gérer
Les relations sexuelles devraient être des instants de joie et de relaxation. Cependant, l’anxiété et le stress peuvent altérer ces moments, les transformant en expériences désagréables. Apprenez comment l’anxiété affecte votre sexualité et découvrez des stratégies pour mieux la gérer au jour le jour.
L’anxiété liée à la sexualité est souvent un sujet évité, bien qu’elle affecte de nombreuses personnes, tant hommes que femmes, indépendamment de leur âge ou de leur histoire amoureuse, souligne Christian Richomme, psychanalyste, auteur et thérapeute spécialisé dans les troubles anxieux, les dépressions, les addictions et les troubles affectifs.
Cette anxiété se manifeste dans l’intimité, mais trouve souvent ses racines dans notre histoire personnelle, notre estime de soi, nos expériences antérieures ou nos perceptions culturelles du désir et de la performance.
Définition : Qu’est-ce que l’anxiété sexuelle ?
Selon Christian Richomme, il s’agit d’une peur souvent irrationnelle de ne pas être à la hauteur dans une situation sexuelle.
Elle peut se manifester de diverses façons : peur de ne pas procurer ou recevoir du plaisir, crainte de dysfonctionnements (problèmes d’érection, manque de lubrification, douleurs, absence d’orgasme), peur du jugement ou de l’image que l’autre a de notre corps, explique le spécialiste.
L’anxiété sexuelle est une pression interne qui bloque la détente et la connexion à l’instant présent. Elle anticipant l’échec, sabote le plaisir. « Lorsqu’on craint de ne pas être désiré, on finit par ne plus se désirer soi-même ».
Symptômes de l’anxiété sexuelle chez les hommes et les femmes
« Les symptômes varient d’une personne à l’autre », affirme Christian Richomme, mais incluent généralement :
- Appréhension avant toute interaction intime;
- Évitement des moments de proximité;
- Autocritique intense (je ne vais pas réussir, je ne suis pas à la hauteur);
- Hypervigilance corporelle;
- Diminution du désir sexuel;
- Parfois, des troubles sexuels récurrents (impuissance, vaginisme, anorgasmie…).
Le corps se replie quand l’esprit est envahi de doutes. Christian Richomme, psychanalyste, auteur et thérapeute
Possibles causes de l’anxiété sexuelle
Les causes sont souvent diverses, explique Christian Richomme :
- « Des antécédents de traumatismes ou d’humiliations ;
- Une éducation stricte ou culpabilisante autour du sexe ;
- Un manque de confiance en soi ou une image corporelle négative ;
- Une expérience antérieure d’échec ou de moquerie ;
- La pression des normes sexuelles (performance, orgasme, compétence) ;
- Les effets secondaires de certains traitements ou troubles anxieux plus globaux ».
Prise en charge de l’anxiété sexuelle
« En tant que psychanalyste et thérapeute en thérapie comportementale et cognitive (TCC), je propose une approche double », indique Christian Richomme :
- « 1. Identifier l’origine de cette anxiété : en explorant l’histoire personnelle, les représentations inconscientes, les messages familiaux ou sociétaux ;
- 2. Modifier les comportements et croyances anxiogènes : en travaillant sur les pensées automatiques, les schémas de peur, les attentes irréalistes. En TCC, on analyse les pensées parasites et on introduit du réel, du concret, du possible. »
La sexualité n’a pas besoin d’être parfaite. Elle a besoin d’être vivante. Christian Richomme, psychanalyste, auteur et thérapeute
Stratégies quotidiennes pour mieux gérer l’anxiété sexuelle
Voici quelques stratégies pour mieux gérer l’anxiété sexuelle au quotidien :
- Cesser de se juger : adopter une attitude bienveillante envers soi-même est essentielle pour le plaisir ;
- Dépasser la notion de performance : le sexe n’est pas un résultat, mais une expérience ;
- Promouvoir la sécurité affective : la confiance, la communication et la lenteur sont cruciales ;
- Ralentir : l’anxiété aime la précipitation. Le corps, lui, nécessite du temps ;
- Se reconnecter à ses sensations : le plaisir est sensoriel, non mental ;
- Consulter si nécessaire : il est possible d’apprendre à surmonter ses peurs.
« L’anxiété sexuelle ne définit pas une personne. Elle révèle une partie de son histoire, de ses blessures ou de ses attentes. Mais elle peut être comprise, apaisée et transformée. Il n’y a pas de honte à avoir peur. Il y a seulement des voies vers une sexualité plus libre, plus sécurisante et plus vivante », conclut le thérapeute.
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