Uriner est un acte naturel. Cependant, ressentir le besoin d’aller aux toilettes plusieurs fois par jour peut être dérangeant. Ce phénomène, appelé pollakiurie, peut indiquer des troubles de la vessie de gravité variable. Quelles en sont les causes et quand est-il nécessaire de consulter un médecin ? Voici quelques éclaircissements.
Si la fréquence à laquelle vous ressentez le besoin d’uriner vous préoccupe et que vous avez noté une augmentation notable, il est possible que vous souffriez de pollakiurie. Cette condition se définit par le besoin d’uriner plus de sept fois par jour.
La pollakiurie est caractérisée par le fait de se rendre aux toilettes plus de 7 fois par jour et/ou plus d’une fois durant la nuit pour uriner en petites quantités, selon l’Assurance maladie. « Ce trouble peut aussi s’accompagner de fuites ou de sensations de brûlure lors de la miction ». Dans les cas les plus extrêmes, la personne peut ressentir le besoin d’uriner toutes les 15 à 20 minutes, bien que les quantités soient minimes à chaque fois.
Chaque miction est peu abondante (généralement moins de 100 ml, soit l’équivalent d’un petit verre d’eau). Toutefois, le volume total d’urine produit sur 24 heures reste normal.
La pollakiurie peut également se manifester par une sensation urgente d’uriner (urgenturie), comme le mentionne un article du manuel MSD. Cette sensation persiste même après avoir vidé sa vessie, poussant les patients à tenter d’uriner à nouveau, mais seulement de faibles quantités d’urine sont alors émises.
Un besoin fréquent d’uriner qui peut se manifester de jour comme de nuit
La pollakiurie diurne se produit pendant la journée. Pour la pollakiurie nocturne, aussi appelée nycturie, le patient doit se lever plusieurs fois par nuit pour uriner, explique l’Assurance maladie.
Ne pas confondre pollakiurie et polyurie
La polyurie est un autre trouble urinaire qui se manifeste par des symptômes différents : chaque miction a un volume normal (300 à 350 ml), mais la quantité totale d’urine produite en 24 heures est excessive (plus de 3 litres), précise l’Assurance maladie.
Pollakiurie : quelles sont les causes ? Pourquoi ai-je toujours envie d’uriner ?
De nombreux facteurs peuvent expliquer une fréquence accrue d’urination.
Une augmentation de la consommation de liquides
Est-ce l’été, et avez-vous commencé à transporter une bouteille d’eau dans votre sac à main ? Ou peut-être avez-vous ajouté une tasse de café ou de thé supplémentaire à votre routine matinale ? Sans nous en rendre compte, nous augmentons parfois notre consommation de liquides, ce qui naturellement, augmente notre besoin d’uriner.
Une vessie hyperactive
Normalement, lorsque la vessie est pleine, les muscles se contractent et les récepteurs signalent au cerveau qu’il est temps d’uriner. Cependant, en cas d’hyperactivité vésicale, ces récepteurs sont stimulés dès les premiers signes de contraction musculaire, même si la vessie n’est pas complètement pleine. L’envie urgente qui en résulte peut être difficile à contrôler et peut sérieusement perturber la vie quotidienne. La recherche continue d’explorer ce trouble pour mieux le comprendre et trouver des traitements efficaces.
Les hormones
Le cycle naturel des hormones féminines peut influencer notre vessie. Durant des périodes sensibles telles que le cycle menstruel, la ménopause ou la grossesse, certaines femmes peuvent ressentir une augmentation significative de leur besoin d’uriner.
Une cause psychique
Le psychisme peut affecter les muscles de la vessie. Le stress, l’anxiété, ou même une émotion intense peuvent provoquer un besoin fréquent d’uriner même si la vessie n’est pas pleine.
Une envie fréquente d’uriner peut également être due à une « attitude d’anticipation et de précaution », comme le fait d’aller aux toilettes par précaution, par crainte de fuites urinaires par exemple, ou lorsque l’accès aux toilettes sera plus difficile.
Des raisons moins communes
Parfois, un besoin fréquent d’uriner peut masquer des troubles chroniques ou plus graves tels qu’une lithiase urinaire, une prostatite, une colique néphrétique, un fibrome utérin (qui exerce une pression sur la vessie), le syndrome de la vessie douloureuse (également appelé cystite interstitielle), un diabète ou la sclérose en plaques. Pour cette raison, il est vital d’être attentif aux signaux que notre corps nous envoie.
En cas de doute, il peut être utile de tenir un journal pendant quelques jours, en notant tout ce que vous buvez et à quelle heure, ainsi que le nombre de fois où vous allez aux toilettes. Discutez-en avec votre médecin.
Comment détecter une infection urinaire ?
L’infection urinaire est la cause la plus fréquente de pollakiurie chez les enfants et les femmes. Courantes chez les adolescentes et les jeunes adultes sexuellement actives, les infections urinaires simples comme les cystites peuvent augmenter le nombre de visites aux toilettes. D’autres symptômes tels que la sensation de brûlure ou de douleur lors de la miction peuvent indiquer une infection urinaire. Consultez rapidement votre médecin pour obtenir un traitement adapté.
Comment traiter ou soulager la pollakiurie ?
Des mesures hygiéno-diététiques peuvent aider à gérer le besoin excessif d’uriner.
- Buvez moins fréquemment et en moindre quantité en général ;
- Réduisez votre consommation de thé, de café et d’alcool, qui sont diurétiques et irritent également la vessie, favorisant ainsi la pollakiurie ;
- Pour contrer la pollakiurie nocturne, limitez votre consommation de liquides le soir, au dîner et après.
Enfin, « en cas de pollakiurie diurne provoquée par certaines émotions (ex. : stress) ou de pollakiurie réflexe, essayez de vous apaiser pour faire cesser les symptômes. Cependant, si ceux-ci perturbent votre quotidien, consultez votre médecin traitant », recommande l’Assurance maladie.
Mictions trop fréquentes : quand consulter un médecin ? Quel traitement ?
Il est crucial de consulter un médecin rapidement si les mictions fréquentes deviennent trop contraignantes au quotidien et/ou si elles sont accompagnées d’un ou plusieurs des symptômes suivants :
- « Brûlures urinaires suggérant une cystite ;
- Douleurs intenses dans la région lombaire d’un seul côté pouvant indiquer des coliques néphrétiques ;
- Douleurs abdominales sévères ;
- Présence de sang dans l’urine ;
- Fièvre, frissons, vomissements, perte de poids, fatigue, sensation anormale de soif… ».
Diagnostic de la pollakiurie
Consultez également votre médecin traitant dans les 24 heures si votre enfant présente récemment une pollakiurie. Celui-ci « interrogera la personne sur la fréquence de ses mictions, procédera à un examen physique et réalisera une analyse d’urine à l’aide d’une bandelette. Si nécessaire, il prescrira des examens complémentaires (par exemple, un ECBU, une échographie, un bilan urodynamique) ».
Le traitement sera adapté selon la cause de la fréquence accrue d’urination.
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