La diminution de la densité osseuse liée à l’âge et à la ménopause chez les femmes est responsable de près de 500 000 fractures annuelles. Des traitements existent pour ralentir ce processus et offrir une protection, malgré une réputation parfois équivoque. Examinons ces informations de plus près.
Un pourcentage assez faible, seulement 15 à 20 % des femmes ayant subi une fracture due à l’ostéoporose suivent un traitement adapté, bien qu’il soit normalement recommandé dans ces situations. Est-ce dû à un manque de connaissance ou à la peur des effets secondaires ?
Il est vivement conseillé d’opter pour ces médicaments lorsque le risque de fracture est jugé élevé, que ce soit suite à une fracture de fragilité causée par un choc mineur (comme une chute de sa propre hauteur) ou en raison d’un score faible à l’ostéodensitométrie (score < – 3 ou < – 2,5 avec d’autres facteurs de risque tels que la maigreur, l’usage prolongé de corticoïdes à haute dose, ou une ménopause précoce…).
Les bisphosphonates (alendronate, risédronate, zolédronate), le dénosumab (anticorps monoclonal) et le raloxifène (modulateur sélectif des récepteurs aux œstrogènes, ou “SERM”) inhibent les cellules qui détruisent l’os (ostéoclastes), limitant ainsi la perte osseuse. Le tériparatide (hormone) et le romosozumab (anticorps monoclonal) stimulent les ostéoblastes, favorisant la formation osseuse.
Ces médicaments préviennent-ils efficacement les fractures ?
Oui, ils réduisent d’environ 60 à 70 % le risque de fracture vertébrale, et de près de 40 % le risque de fracture du col du fémur et de la hanche après six mois, selon le Pr Michel Laroche, du CHU de Toulouse.
Le raloxifène, quant à lui, diminue d’environ 30 % le risque de fracture vertébrale mais n’affecte pas le risque de fracture du col du fémur. Le choix du médicament dépend de la gravité de l’ostéoporose, de l’âge du patient et du risque de fracture vertébrale ou non vertébrale. Les bisphosphonates sont les plus fréquemment prescrits.
Quels autres bienfaits ces médicaments offrent-ils ?
Le raloxifène réduit également de moitié le risque de cancer du sein hormono-dépendant. « Il est recommandé pour les femmes entre 60 et 70 ans ayant une ostéoporose modérée et des antécédents familiaux de cancer du sein, mais sans bouffées de chaleur (car il peut les intensifier) ni antécédents de phlébite (le risque est doublé) », précise le Pr Laroche.
Médicaments de l’ostéoporose : peut-on mal les supporter ?
Les principaux risques avec les bisphosphonates oraux concernent des problèmes au niveau de l’œsophage (irritation, brûlures, lésions, voire saignements en cas d’ulcère). C’est pourquoi il est important de les prendre en position assise ou debout, jamais allongé. Les comprimés gastro-résistants permettent de réduire cet effet indésirable.
Mais en cas de reflux ou de hernie hiatale, le médecin peut recommander la forme injectable. Le bisphosphonate injecté (zolédronate) peut provoquer un syndrome grippal pendant 2 à 3 jours, avec fièvre, courbatures, maux de tête… « Cela est assez fréquent lors de la première injection (environ 1 personne sur 5), mais cela arrive beaucoup moins souvent les fois suivantes », rassure le Pr Laroche. Le tériparatide peut occasionnellement causer des maux de tête et des crampes. Ils sont généralement bien tolérés.
À savoir
Il est recommandé de prendre les bisphosphonates le matin à jeun (30 minutes avant le petit déjeuner) pour optimiser leur absorption et donc leur efficacité. Une forme gastro-résistante plus récente (Actonel GR/ risédronate) permet de prendre le médicament juste après le petit déjeuner, ce qui est moins contraignant.
Médicaments de l’ostéoporose : peuvent-ils affaiblir les os ?
Ironiquement, oui. « Les bisphosphonates et le dénosumab ralentissent la perte osseuse mais ont tendance à réduire en parallèle la formation osseuse, favorisant ainsi ce qu’on appelle des fractures atypiques : on peut par exemple se casser la jambe sans traumatisme important », reconnaît le Pr Laroche. Cela concerne 1 à 2 patients pour 10 000.
« En comparaison, le risque est bien plus élevé si on a déjà eu une fracture ostéoporotique et que l’on ne prend pas de traitement : on a alors 30 à 35 % de risque de faire une nouvelle fracture vertébrale ou du col du fémur dans les 2-3 ans », explique le médecin.
Pourquoi certains dentistes refusent-ils d’extraire une dent ou de poser un implant chez des patients sous bisphosphonates ?
Ils peuvent craindre un risque d’ostéonécrose de la mâchoire, car le traitement empêche l’os de bien se réparer après l’intervention.
Ce risque est pourtant très rare aux doses prescrites, beaucoup plus faibles que lorsqu’on donne ces médicaments pour des métastases osseuses de cancer. Pr Laroche
Les études montrent une survenue dans 1 cas pour 30 000 à 100 000 selon la forme du médicament, soit quasiment la même proportion que dans la population qui ne prend pas de traitement.
Médicaments de l’ostéoporose : faut-il les prendre à vie ?
Non, mais pendant plusieurs années, car leur action sur l’os est progressive. « Selon la molécule, ils sont prescrits pour 3 à 5 ans, puis on fait un bilan : s’il n’y a pas eu de fracture entre-temps et que le score d’ostéodensitométrie est bon, on peut arrêter le traitement. Si on estime qu’il y a encore une fragilité et que le bénéfice est supérieur aux risques, on poursuit un an ou deux, éventuellement en espaçant les prises, avant de réévaluer », conclut le médecin.
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