Chaque année en France, environ 1000 personnes perdent la vie à cause des noyades accidentelles, la moitié de ces incidents se produisant durant l’été, rapporte Santé Publique France. La majorité de ces tragédies pourrait être évitée. Les incidents en mer affectent principalement les individus âgés de plus de 45 ans. « Le malaise constitue souvent le facteur déclenchant, surtout après l’âge de 65 ans, et il est fatal dans la moitié des cas », précise l’organisme de santé. Il est donc crucial de connaître et de pratiquer les bons comportements préventifs.
Bien que rien ne vous interdise de vous baigner après avoir mangé, il est sage de faire preuve de prudence, surtout après un repas lourd et arrosé. « La digestion redirige le flux sanguin vers les organes digestifs, augmentant ainsi le risque de malaise vagal, explique le Dr Antoine André. Un repas trop riche ou inhabituel peut exacerber ce risque. Dans l’eau, un tel malaise peut entraîner une perte de conscience et, potentiellement, une noyade. Les réflexes de sécurité, comme celui de la toux qui prévient l’inhalation d’eau, peuvent disparaître en cas de syncope. Si de l’eau pénètre alors dans les poumons, le risque de noyade augmente considérablement. »
Hydrocution : quel est ce phénomène ?
L’hydrocution est un choc soudain que subit le corps lorsqu’il entre en contact avec de l’eau froide, souvent après une longue exposition au soleil ou un effort physique intense. Ce phénomène peut causer une perte de connaissance et, dans les cas les plus graves, une noyade, particulièrement si la personne est seule. « Lorsque vous plongez brusquement dans une eau froide, votre corps subit un choc thermique, détaille un médecin urgentiste. Cela provoque une vasoconstriction et un ralentissement du rythme cardiaque, généralement sans danger pour ceux qui ne souffrent d’aucune maladie. Cependant, chez les personnes ayant des antécédents cardiaques, même non diagnostiqués, cette réaction peut causer un spasme ou un arrêt cardiaque. »
Quels sont les symptômes de l’hydrocution ?
Les symptômes d’un choc thermique surviennent rapidement après l’immersion dans l’eau froide, particulièrement après une exposition prolongée au soleil. Ils comprennent :
- des frissons ou la chair de poule ;
- une sensation de froid intense ;
- une vision trouble ;
- des maux de tête ;
- un sentiment de malaise général ;
- des nausées ;
- une difficulté à respirer ou une sensation d’oppression thoracique.
« Le choc thermique peut conduire à un malaise vagal et, par conséquent, au risque de noyade, souligne l’expert. Il est crucial de sortir immédiatement de l’eau si ces symptômes apparaissent. »
Baignade post-repas : quelles précautions prendre ?
Pour minimiser le risque d’hydrocution, il est crucial d’éviter les changements brusques de température, en particulier en :
- entrant progressivement dans l’eau après avoir été au soleil ;
- humidifiant préalablement les jambes, le ventre et les bras avant de plonger ;
- se réhydratant régulièrement pour compenser la perte en eau et minéraux due à la transpiration ;
- limitant l’exposition au soleil durant les heures les plus chaudes ;
- en évitant la consommation d’alcool avant de se baigner.
« L’alcool, qui dilate les vaisseaux sanguins, augmente la sensibilité du corps aux variations de température, ajoute le Dr André. Il peut également altérer le jugement et réduire la capacité à identifier les signes avant-coureurs d’un choc thermique. Il est donc préférable d’éviter la baignade après un repas arrosé. » Pour conclure, le médecin rappelle : « Ces recommandations relèvent du bon sens, mais il est toujours préférable de choisir des zones de baignade surveillées, d’éviter de se baigner seul, d’informer quelqu’un si vous prévoyez de nager loin ou longtemps, et de rester près du rivage plutôt que de s’éloigner vers le large. »