Le shilajit : un retour en force sur les réseaux sociaux
Le shilajit, cette résine antique, est de nouveau sous les feux des projecteurs, notamment sur les plateformes sociales où elle suscite un regain d’intérêt. Présentée comme un élixir de vitalité et de longévité, cet engouement soulève la question : est-ce réellement un remède miracle ou simplement une mode passagère ? Des spécialistes nous éclairent sur le sujet.
Origines du Shilajit, aussi nommé l’or noir de l’Himalaya
Le shilajit est une substance naturelle qui se forme dans les montagnes de haute altitude, notamment dans l’Himalaya. Selon Laurence Coiffard, chercheuse en pharmacie, ce matériau est le résultat de la décomposition lente de matières organiques et végétales. Bien que son utilisation remonte à des époques anciennes, la composition précise du shilajit reste partiellement mystérieuse, bien qu’on sache qu’il contient une grande concentration d’acides fulviques et humiques, ainsi que divers minéraux.
Aïna Queiroz, biologiste, ajoute que les acides fulviques, constituant majeur du shilajit, sont reconnus pour leurs propriétés bioactives. Elle explique également que l’intérêt croissant pour les adaptogènes, qui sont censés soutenir l’organisme face au stress, ainsi que pour l’amélioration des capacités biologiques naturelles, contribue à la popularité du shilajit.
Shilajit ou or noir de l’Himalaya : des vertus à confirmer
La shilajit est disponible sous différentes formes, comme l’indique Fabienne Bagot, pharmacienne. La résine, forme la plus brute et pure, se dissout dans l’eau tiède, tandis que les gélules, plus faciles à consommer en raison de leur absence de goût terreux, peuvent être enrichies avec d’autres composés pour cibler la fatigue, la vitalité, ou encore l’humeur.
Cependant, malgré les allégations des fabricants concernant ses nombreux bienfaits – de l’antifatigue à l’amélioration de l’immunité et de la libido masculine, en passant par des effets potentiels sur le diabète, la maladie d’Alzheimer, ou le cancer – les preuves scientifiques restent limitées. Aïna Queiroz souligne que, bien que des études en laboratoire aient été réalisées, ces résultats ne sont pas nécessairement transposables à plus grande échelle, notamment chez l’humain.
Shilajit ou or noir de l’Himalaya : prudence avec l’effet détox
Laurence Coiffard met en garde contre les affirmations non prouvées, notamment l’effet détox souvent vanté par les fabricants. Le shilajit peut en effet se lier aux métaux lourds, ce qui pourrait être problématique s’il provient d’une zone riche en ces substances. De plus, en raison de ses interactions possibles avec certains médicaments, son utilisation est déconseillée en cas de maladies auto-immunes, de traitements immunosuppresseurs ou anticoagulants, et pendant la grossesse.
Malgré ces avertissements, il n’est pas interdit de tenter une cure de shilajit, à condition d’en discuter préalablement avec son médecin, rappelle une chercheuse en pharmacie. Cependant, il ne faut pas s’attendre à des miracles.
Shilajit ou or noir de l’Himalaya : comment le choisir judicieusement ?
Laurence Coiffard insiste sur l’importance de choisir un produit de shilajit en pharmacie ou en parapharmacie, ou sur un site en ligne certifié par l’Agence régionale de santé. Cette précaution garantit la qualité et la sécurité du produit. Elle recommande également les gélules pour une dosage précis et contrôlé.
En résumé, bien que le shilajit soit entouré de mystère et d’attributs prometteurs, il est essentiel d’approcher son utilisation avec prudence et de se baser sur des preuves scientifiques solides avant d’envisager un traitement basé sur cette substance ancienne.