Krokodil : Découvrez les Secrets de cette Terrifiante Drogue Synthétique!

par adm

                Krokodil (drogue croco) : tout savoir sur cette drogue de synthèse

Qu’est-ce que la désomorphine ?

La désomorphine, mieux connue sous le nom de Krokodil ou « drogue du crocodile », est un opioïde synthétique qui tire son origine de la morphine. Elle interagit avec le système nerveux central en se liant aux récepteurs opioïdes, provoquant ainsi un soulagement de la douleur et une euphorie intense, rapidement suivis par un état de manque sévère.

Victor Detrez, expert en pharmacologie, explique que la désomorphine n’est pas une création récente. Elle a été développée dans les années 20 pour ses effets analgésiques, mais elle a été progressivement délaissée au profit d’autres opioïdes jugés plus sûrs par l’industrie pharmaceutique. Lorsqu’elle est injectée, la désomorphine engendre une dépendance rapide et cause de graves dommages corporels.

Composition du Krokodil

La dangerosité du Krokodil ne réside pas uniquement dans la désomorphine elle-même, mais dans les méthodes de fabrication clandestines et peu scrupuleuses. Cette drogue est souvent produite artisanalement avec des comprimés de codéine, auxquels sont ajoutés des substances hautement toxiques telles que de l’essence, de l’iode, de l’acide chlorhydrique et du phosphore rouge, ce dernier étant extrait d’allumettes.

Le Dr Hervé Martini, médecin addictologue, souligne : « Le mélange final est impur, corrosif et extrêmement toxique. Injecté, il cause des infections, des nécroses des tissus et la destruction des veines. »

Pourquoi le nom « Krokodil » ?

Le surnom « Krokodil » vient des effets visibles de la drogue sur la peau des utilisateurs : après plusieurs injections, la peau peut devenir verte et écailleuse, puis se nécroser, laissant des plaies ouvertes et profondes. Ce phénomène rappelle l’apparence d’un crocodile, d’où ce nom évocateur. Mais il évoque également la nature impitoyable de la dépendance qu’elle engendre, détruisant littéralement la vie et le corps des usagers.

Origines de la drogue dans un contexte de pauvreté

Le Krokodil est né dans le contexte économique difficile de la Russie après la chute de l’Union soviétique. Face à la cherté ou à l’indisponibilité de l’héroïne et des traitements de substitution, des individus dépendants aux opioïdes se sont tournés vers des solutions de fortune, créant le Krokodil à partir de médicaments à base de codéine disponibles sans ordonnance. Victor Detrez déplore cette situation, voyant dans le Krokodil un symptôme de l’abandon médical et social.

Quels sont les risques associés à la drogue du croco ?

À court terme, les effets de la désomorphine sont semblables à ceux de l’héroïne, offrant chaleur et sédation, mais ces sensations sont de très courte durée et la dépendance s’installe presque immédiatement. Les conséquences physiques incluent la destruction des tissus, des infections sévères et des défaillances organiques, souvent menant à des amputations ou à la mort par overdose ou défaillance organique.

Impact au-delà des dommages physiques

La désomorphine ravage également la vie sociale et psychologique des usagers, conduisant à l’isolement et la marginalisation, et les privant souvent de l’accès aux soins nécessaires.

Moins de visibilité aujourd’hui : pourquoi ?

Si la Krokodil a occupé les gros titres, notamment en 2010 avec des images choquantes venues d’Europe de l’Est, elle semble moins présente aujourd’hui, en partie grâce aux mesures prises pour limiter l’accès aux médicaments à base de codéine et à l’émergence de nouvelles drogues synthétiques. Cependant, le risque d’une résurgence reste présent, selon le Dr Martini.

Comment lutter contre l’addiction aux opiacés ?

L’addiction n’est pas un choix, mais une maladie qui peut toucher n’importe qui. Des ressources comme les médecins généralistes, les CSAPA, les CARRUD et diverses associations sont disponibles pour aider ceux qui luttent contre cette dépendance. Il est crucial de briser l’isolement et de chercher de l’aide sans stigmatisation.

« Le vrai danger est l’exclusion sociale et le manque de soins médicaux pour ces individus », conclut Victor Detrez, soulignant l’importance de parler de cette drogue dans un contexte de santé publique et d’accès équitable aux soins.

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