Impact des huiles de cuisson sur le risque de cancer du sein
Le cancer du sein représente le type de cancer le plus courant chez les femmes. Annuellement, des milliers de recherches examinent nos styles de vie pour identifier des facteurs de risque ou de protection. Récemment, une étude a suggéré un lien entre la haute consommation d’acide linoléique, présent dans certaines huiles de cuisson, et une augmentation du risque de cancer du sein triple négatif. Cela soulève une interrogation cruciale : devrions-nous exclure certaines huiles de notre alimentation ? Voici l’analyse du Dr Philippe Pouillart, expert en immunopharmacologie et en nutrition.
L’alimentation peut-elle influencer le risque de cancer du sein ?
« Absolument, et cela est désormais indiscutable », confirme Dr Pouillart. Le cancer est une maladie complexe influencée par plusieurs facteurs tels que la génétique, l’âge, les hormones, l’obésité et le mode de vie, incluant l’alimentation.
Le régime méditerranéen, par exemple, est lié à une diminution du risque de cancer, tandis qu’une alimentation riche en graisses saturées et en produits ultra-transformés pourrait augmenter ce risque, selon le même expert.
Ce constat a motivé des initiatives de santé publique telles que le Programme National Nutrition Santé (PNNS), qui recommandent de:
- Diminuer la consommation de graisses saturées,
- Augmenter la consommation de fibres, fruits et légumes,
- Limiter la consommation d’alcool et de produits ultra-transformés.
Ces conseils démontrent le rôle prépondérant de l’alimentation dans la prévention des maladies.
Quelle est la préoccupation des chercheurs concernant les huiles de cuisson et le cancer du sein ?
Une publication de mars 2025 dans la revue Science a réexaminé le rôle de certains acides gras dans le développement du cancer. L’étude a révélé que l’excès d’acide linoléique est associé à un risque accru de cancer du sein triple négatif, une forme particulièrement agressive de cancer du sein.
Acide linoléique : un danger potentiel ?
L’acide linoléique, un acide gras oméga-6, est vital pour la santé de la peau et le système immunitaire. Cependant, son excès peut favoriser une inflammation chronique, favorable au développement de diverses maladies, y compris certains types de cancers, explique Dr Pouillart.
Implications pour d’autres formes de cancer
Le déséquilibre en oméga-6 pourrait également influencer d’autres cancers tels que ceux de la prostate, du côlon et du foie, tous sensibles à l’inflammation chronique.
Équilibre entre oméga-3, oméga-6 et oméga-9
Il est crucial de maintenir un équilibre sain entre ces acides gras. Les oméga-3 et oméga-9 sont bénéfiques pour la santé cardiovasculaire et peuvent réduire le risque de certains cancers, tandis que les oméga-6, bien que nécessaires, doivent être consommés modérément pour éviter l’inflammation.
Devons-nous éviter certaines huiles pour réduire le risque de cancer du sein ?
Les huiles riches en oméga-6 telles que l’huile de tournesol ou de maïs ne doivent pas nécessairement être éliminées mais utilisées judicieusement et en quantité modérée. L’objectif est de rééquilibrer les types de graisses dans notre alimentation, précise Dr Pouillart.
Précautions lors de la cuisson avec des huiles
Il est essentiel d’éviter de surchauffer les huiles, ce qui peut libérer des substances nocives telles que l’acrylamide. Les huiles riches en oméga-3 et oméga-6, qui sont fragiles à haute température, devraient être utilisées à froid pour l’assaisonnement, tandis que des huiles plus stables comme celle d’olive sont préférables pour la cuisson.
Conseils pratiques de Philippe Pouillart face à l’acide linoléique et le cancer du sein
- Privilégier des méthodes de cuisson douces,
- Varier les types d’huiles utilisées,
- Augmenter la consommation d’oméga-3.
En conclusion, bien que l’alimentation soit un facteur crucial, elle doit être combinée à d’autres pratiques de santé telles que l’activité physique et le dépistage régulier pour une prévention efficace du cancer du sein.