En France, plus de quatre millions de personnes sont affectées par le diabète, une maladie dont la prévalence augmente continuellement. Pour réduire les risques de complications liées à cette affection de longue durée, il est crucial pour les diabétiques de modérer leur consommation d’aliments riches en sucres, afin d’éviter les pics de glycémie. Cependant, les fruits, bien qu’ils contiennent du sucre, apportent également des vitamines et des minéraux essentiels. Alors, doivent-ils être évités, notamment le melon, très prisé durant l’été par les Français ? Alexandra Murcier, diététicienne et nutritionniste basée à Paris, nous éclaire sur cette question.
Le diabète est caractérisé par une concentration élevée de glucose dans le sang. Les individus atteints de cette condition doivent donc limiter leur consommation de produits sucrés pour prévenir les dangers des hyperglycémies. Si les fruits contiennent du sucre, ils offrent aussi de nombreux bénéfices nutritionnels, leur exclusion n’est donc pas envisageable. Toutefois, il est important de réguler leur consommation. « Pour contrôler les pics de glycémie, il est essentiel de considérer le contenu en sucre des aliments ainsi que leur indice glycémique (IG), qui détermine la rapidité avec laquelle le taux de glucose sanguin augmente », explique Mme Murcier.
Il est aussi à noter que les aliments sucrés, y compris les fruits, ont un impact moindre sur la glycémie s’ils sont ingérés durant un repas plutôt qu’en dehors. « Les fibres, protéines et graisses présentes dans les autres composants du repas aident à ralentir l’absorption du sucre, diminuant ainsi le pic glycémique », ajoute la nutritionniste.
La recommandation habituelle pour les personnes diabétiques est de consommer deux à trois portions de fruits par jour, en privilégiant ceux qui sont moins sucrés et à IG bas ou modéré. Une portion standard est de 150 g, soit une pomme de taille moyenne. « Il est conseillé de les manger en fin de repas pour minimiser leur impact sur la glycémie », précise l’experte.
Quels fruits éviter en cas de diabète ?
Aucun fruit n’est à proscrire pour les diabétiques, mais certains doivent être consommés avec modération en raison de leur forte teneur en sucre ou de leur IG élevé. « Les fruits les plus sucrés comme le raisin, la banane, la cerise, la mangue, le litchi et la figue devraient être consommés moins fréquemment et en plus petites quantités, idéalement 100 g au lieu de 150 g », conseille Alexandra Murcier.
La pastèque, bien qu’elle contienne peu de sucre, a le plus haut indice glycémique (75). « Ce fruit rafraîchissant est souvent consommé en grande quantité pendant l’été, ce qui peut provoquer une augmentation significative de la glycémie. Pour éviter cela, il est recommandé de la consommer en quantité modérée (150 g, soit une tranche) et toujours pendant un repas », insiste l’experte.
Quels fruits sont recommandés pour les diabétiques ?
Les fruits à privilégier sont ceux qui sont moins sucrés et dont l’IG est bas. « Les fruits rouges (fraises, framboises, myrtilles, mûres, groseilles), les agrumes (oranges, pamplemousses, clémentines) et les kiwis sont les moins susceptibles d’augmenter la glycémie. Ils sont donc conseillés aux diabétiques, à condition de ne pas augmenter les portions ! », souligne Alexandra Murcier.
Le melon : est-il riche en sucre et quel est son indice glycémique ?
Le melon, frais et délicieux, est un des fruits d’été favoris des Français, avec une consommation annuelle avoisinant les 8 kg par ménage. Avec 14 g de sucre pour 100 g, il est considéré comme un fruit assez sucré, malgré une forte teneur en eau. Son indice glycémique varie entre 65 et 70, dépendant de la variété et du degré de maturité (un fruit plus mûr a un IG plus élevé), ce qui est relativement haut.
Est-il adapté aux diabétiques ?
Comme mentionné précédemment, il n’est pas nécessaire d’éliminer un fruit de l’alimentation des diabétiques, y compris le melon.
Le melon peut donc être consommé par les diabétiques, de préférence pendant un repas, par exemple accompagné de jambon cru ou de mozzarella pour diminuer son IG, et sans dépasser un quart de melon, soit environ 150 g par portion. Alexandra Murcier, diététicienne nutritionniste
Est-il calorique et contribue-t-il à la prise de poids ?
Le melon fournit en moyenne 63 calories pour 100 g, ce qui est assez proche de la valeur calorique moyenne des fruits qui est de 59 kcal/100 g. « Il est incorrect de dire qu’un aliment spécifique fait grossir, car c’est une alimentation globale excessive et déséquilibrée qui est responsable d’un gain de poids« , rappelle la nutritionniste. Le melon est un fruit modérément calorique, présentant de nombreux avantages nutritionnels : il n’est donc pas nécessaire de l’éliminer lorsqu’on cherche à perdre du poids. « Attention toutefois aux quantités consommées », prévient Alexandra Murcier, « car il est facile de manger un melon entier ce qui représente un apport significatif en sucre ».
Quels sont les avantages du melon pour la santé ?
Il serait regrettable de se priver du melon, car il est plein de vertus pour la santé !
Le melon est une excellente source de béta-carotène, un antioxydant important pour la santé de la peau et des yeux. Alexandra Murcier
En plus d’être riche en eau et en minéraux, il possède des propriétés diurétiques, utiles pour combattre la rétention d’eau. Enfin, bien qu’il ne soit pas l’un des fruits les plus riches en vitamine C, il contribue néanmoins à couvrir nos besoins quotidiens en cette vitamine.
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