Démangeaisons, rougeurs, éruptions : les allergies causées par les pansements
Les pansements sont essentiels pour protéger les petites blessures du quotidien, telles que les coupures ou les ampoules. Cependant, ils peuvent aussi être à l’origine de réactions allergiques cutanées. La Dre Catherine Gaucher, dermatologue et membre du Syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV), nous éclaire sur ce sujet.
Une grande partie de la population, environ 20 %, est susceptible de développer une allergie de contact. Une recherche auprès de jeunes recrues de l’armée suédoise a révélé que l’utilisation prolongée de bandages adhésifs pouvait induire une allergie de contact chez 77 % des sujets, dont 61 % étaient spécifiquement allergiques à la colophane, un allergène fréquent également trouvé dans des produits comme le nickel ou certains parfums.
Comment détecter une allergie aux pansements ? Quels en sont les signes ?
Une allergie aux pansements se manifeste par une inflammation qui peut inclure :
- Des démangeaisons
- Une rougeur localisée sous et autour du pansement
- Une sensation de brûlure
- Un eczéma de contact
- De petites vésicules aqueuses sur la zone touchée, décrites par le Dr Gaucher.
Quelles sont les causes de ces réactions allergiques aux adhésifs ou aux bandes de contention ?
La dermatite de contact provoquée par les pansements est généralement causée par l’adhésif utilisé pour maintenir ces derniers en place.
« L’allergie aux pansements est souvent une réaction à la colle utilisée », précise Dre Catherine Gaucher. Les colles peuvent contenir des substances hautement allergènes comme la colophane (dérivée de la résine de pin) ou le latex. Les acrylates et certains matériaux textiles peuvent aussi être responsables de ces réactions.
Qui est le plus à risque de développer une allergie cutanée aux pansements ?
Les individus avec une prédisposition génétique aux allergies, notamment ceux avec un terrain atopique, sont plus susceptibles de développer une allergie de contact. « Les personnes déjà allergiques au latex ou à des aliments pouvant provoquer des réactions croisées (comme l’avocat, la figue, ou le kiwi) sont aussi à risque », ajoute la spécialiste.
Comment est diagnostiquée cette allergie ?
Le diagnostic se base principalement sur l’observation clinique et une discussion approfondie avec le patient concernant l’apparition des symptômes suite à l’utilisation de pansements et leur répétition, ainsi que sur les antécédents médicaux du patient.
Si les réactions sont sévères ou récurrentes, des tests épicutanés peuvent être effectués par un allergologue ou un dermatologue pour identifier précisément l’allergène responsable. Ces tests impliquent l’application de diverses substances allergènes sur la peau et l’observation des réactions dans les 48 à 72 heures suivantes.
Traitement : quelles solutions pour les allergies aux pansements ?
Pour traiter une réaction allergique aux pansements, il est conseillé de retirer le pansement et de nettoyer la zone avec de l’eau tiède et un savon doux pour éliminer tout résidu de colle. « En cas de réaction aiguë, l’utilisation d’une crème à base de corticoïdes est recommandée », explique Dre Gaucher. « Pour les réactions légères, une crème émolliente peut suffire. Il est crucial de désinfecter et de sécher la zone avant d’appliquer toute crème, et de préférer les crèmes aux pommades pour éviter la macération ».
Existe-t-il des alternatives hypoallergéniques aux pansements traditionnels ?
Oui, il existe des pansements conçus spécifiquement pour les peaux sensibles ou allergiques. Ces pansements hypoallergéniques ne contiennent ni latex ni colophane et utilisent des adhésifs alternatifs comme les polyacrylates ou les silicones médicaux, réduisant ainsi le risque de réactions allergiques.