Découvrez les Secrets de l’Allergie au Sperme : Réponses Essentielles!

Les allergies au sperme, souvent sous-diagnostiquées, peuvent entraîner des sensations de brûlure, des démangeaisons ou des réactions sévères suite à un rapport sexuel non protégé. Que peut-on faire ? Voici les informations essentielles à connaître.

Il est plus correct de parler d’allergie au liquide séminal plutôt qu’au sperme, car les réactions allergiques sont causées par les protéines du liquide séminal et non par les spermatozoïdes eux-mêmes. Le premier cas documenté remonte à 1967, identifié par l’allergologue français Bernard Halpern.

Cependant, il existe également des formes retardées où la réaction est locale et différée, rendant le diagnostic plus complexe. Il y a aussi des cas où l’allergie est transmise par le liquide séminal. Un exemple moins fréquent implique une allergie à un aliment ou un médicament consommé par le partenaire peu de temps avant le rapport, comme dans le cas d’une femme allergique à la pénicilline, dont le mari avait pris cet antibiotique, entraînant une allergie au sperme de ce dernier.

Les formes retardées d’allergie au liquide séminal sont probablement sous-estimées et peuvent se manifester par des démangeaisons souvent attribuées à tort à des mycoses ou à de l’eczéma.

Les symptômes peuvent être cutanés, respiratoires ou cardiovasculaires, débutant souvent par des brûlures et démangeaisons vulvaires ou vaginales. Avec des rapports sexuels répétés, il peut survenir :

Il est important de noter que la réaction ne se manifeste pas lors de rapports sexuels protégés par un préservatif masculin, mais se produit à chaque fois en cas de rapport non protégé. Ainsi, dans le cadre d’une relation de couple où les rapports non protégés sont plus fréquents, le problème peut se poser régulièrement. Environ deux tiers des cas sont diagnostiqués chez des femmes jeunes, âgées de 20 à 30 ans. L’allergie n’est pas dépendante du partenaire et peut survenir même avec un partenaire de longue date.

« En tant que spécialiste, je rencontre environ un à deux cas par an, estime l’allergologue, mais cette allergie est probablement sous-diagnostiquée car elle reste peu connue, y compris par certains professionnels de santé. Par exemple, si une femme souffre de démangeaisons vulvaires, elle peut consulter un gynécologue qui envisagera probablement une candidose ou une vaginite et prescrira des ovules antifongiques… Or, ces démangeaisons pourraient être dues à une allergie au liquide séminal. Il est également crucial de vérifier une éventuelle allergie au latex si les symptômes apparaissent uniquement lors de rapports protégés par un préservatif masculin. »

NDLR : selon une étude américaine datant des années 2000, on estime qu’environ une femme sur 5 000 pourrait être affectée par une allergie au liquide séminal (source 1). Néanmoins, ces données restent spéculatives.

« C’est parce que chez la femme, les protéines du liquide séminal sont absentes, ce qui peut entraîner une sensibilisation. Les hommes, quant à eux, ne développent pas cette allergie. En tout cas, cela n’a pas été démontré à ce jour », explique le spécialiste.

L’examen de cas de patientes allergiques au liquide séminal montre qu’elles réagissent souvent à un allergène spécifique présent chez le chien mâle (test cutané positif au chien), sans nécessairement être allergiques aux chiens. Cela est dû à une protéine spécifique chez le chien mâle (Can f 5) qui ressemble à une des protéines présentes dans le liquide séminal humain. Ce test est disponible de manière routinière par simple prise de sang et aide à diagnostiquer cette allergie.

Nota bene : posséder un chien mâle pourrait donc potentiellement déclencher une allergie au sperme de votre partenaire ! Comme dans le cas de cette femme de 60 ans qui a développé une allergie au sperme de son mari après 40 ans de mariage suite à l’adoption d’un chien mâle ! Morale de l’histoire ? Le meilleur ami de l’homme n’est pas nécessairement celui de la femme !

La première étape consiste à interroger le patient de manière approfondie : quand et comment la réaction s’est-elle manifestée ? La patiente possède-t-elle un chien ? La réaction est-elle survenue suite à un rapport sexuel protégé ou non ? Etc.

En cas de suspicion d’une allergie de type immédiate, on peut procéder à un test cutané, en piquant la peau avec une goutte de liquide séminal du partenaire (après avoir réalisé les tests de dépistage des maladies virales), ou effectuer une prise de sang pour mesurer les IgE spécifiques du liquide séminal humain (une classe d’anticorps liée à l’allergie) et de Can f 5 (allergène du chien mâle). Les résultats peuvent parfois être négatifs si les symptômes sont uniquement locaux et non immédiats.

Dans certains cas, un patch-test avec du liquide séminal peut être réalisé pour démontrer la sensibilisation si le test est positif (apparition de rougeurs et de démangeaisons à l’endroit où le patch a été appliqué).

N.B. : posséder un terrain atopique peut augmenter le risque de développer une allergie au liquide séminal.

La meilleure solution reste d’éviter l’exposition au sperme en utilisant un préservatif. La désensibilisation par voie vaginale a été utilisée avec succès par certaines équipes médicales.

NDLR : bien que des procédures de désensibilisation par injection existent (source 1), elles sont considérées comme risquées et ne sont donc pas recommandées.

Les allergologues sont généralement les plus qualifiés pour traiter ce type de problème, bien que ce sont souvent les patients eux-mêmes qui évoquent la possibilité de cette allergie, conclut le spécialiste.