Découvrez l’angine de Vincent : symptômes, causes et traitements !

Connue également sous les appellations d’angine ulcéro-nécrotique ou angine de Plaut-Vincent, cette maladie est une forme rare et grave d’angine d’origine bactérienne, contrairement à la majorité des angines qui sont virales. Elle résulte d’une multiplication anormale de certaines bactéries normalement présentes dans la cavité orale.
« Il s’agit d’une angine de type ulcéro-nécrotique ou ulcéreuse, caractérisée par la formation de crevasses sur l’amygdale« , explique le Dr Harichane.

À l’inverse des angines virales, l’angine de Vincent n’est pas transmissible d’une personne à l’autre.

Cette infection concerne principalement les personnes ayant une hygiène dentaire défaillante, notamment les enfants et adolescents qui consomment beaucoup de sucreries et négligent le brossage des dents.

Deux types de bactéries sont fréquemment impliqués dans l’angine de Vincent : Fusobacterium necrophorum (bactérie fusiforme) et Borrelia Vincentii (bactérie en spirale). Leur association, connue sous le nom de complexe fusospirillaire, est souvent à l’origine de cette angine. « Ces agents pathogènes, particulièrement agressifs, nécessitent une intervention rapide pour éviter leur propagation par translocation dans l’organisme et prévenir de graves complications« , ajoute notre expert.

L’angine de Vincent se manifeste par une douleur intense et souvent unilatérale dans la gorge, rendant la déglutition difficile.
« La douleur s’accompagne habituellement d’une mauvaise haleine, d’une fièvre modérée et de fatigue », décrit le Dr Harichane.
L’amygdale affectée apparaît creusée, ulcérée, et parfois nécrotique. « Il semble parfois qu’un enduit blanc grisâtre recouvre l’arrière de la gorge et se détache », précise le spécialiste.
Un ganglion peut également se développer dans le cou, du côté affecté.

L’examen clinique révèle typiquement une ulcération profonde recouverte d’une membrane grisâtre non adhérente, orientant vers le diagnostic.

L’angine de Vincent nécessite un traitement actif pour guérir, contrairement aux angines virales qui peuvent se résorber d’elles-mêmes.
« Après la mise en place d’un traitement approprié, les symptômes commencent à s’améliorer en 3 jours, et la guérison est généralement complète après environ dix jours« , souligne l’ORL.

Le traitement de l’angine de Vincent débute par la prise en charge de la cause sous-jacente, comme le traitement d’une carie ou d’une parodontite.
Une fois le problème dentaire résolu, l’infection elle-même nécessite une antibiothérapie pour éradiquer la bactérie responsable.

La gestion de la douleur devrait donc se limiter à l’administration de paracétamol, éventuellement de corticoïdes durant les premiers jours – mais toujours en association avec des antibiotiques !

Les bactéries responsables de l’angine de Vincent sont couramment traitées avec un antibiotique à large spectre tel que l’amoxicilline, administrée à raison de 1g deux fois par jour pendant 7 à 10 jours. En cas d’échec, un traitement par augmentin est souvent envisagé.

L’angine de Vincent peut entraîner des complications sérieuses si elle n’est pas traitée ou mal prise en charge.
L’infection peut s’étendre aux tissus adjacents (gencives, plancher buccal, voile du palais, partie postérieure du pharynx) avec un risque de phlegmon ou de cellulite cervicale. Elle peut aussi causer une destruction significative des tissus (nécrose), notamment des gencives et de la gorge.
Les bactéries peuvent également se propager aux poumons, provoquant une infection pulmonaire (abcès pulmonaires).
« Le risque le plus critique est la translocation dans le sang, pouvant dans les cas les plus sévères, conduire à un syndrome de Lemierre (thrombose de la veine jugulaire), voire à une septicémie, toutes deux potentiellement mortelles ! Cela souligne l’importance d’un diagnostic prompt et d’un traitement approprié », insiste notre expert.