Découvrez comment l’alcool peut vous faire prendre du poids !

L’alcool traverse divers organes du corps humain. « Il est d’abord absorbé par les muqueuses de la bouche, passe ensuite principalement par l’estomac et l’intestin grêle, avant de rejoindre le cerveau via la circulation sanguine, moment où l’on commence à ressentir ses effets secondaires comme l’altération des réflexes, de la vision et de l’attention. L’alcool est finalement traité par le foie qui le métabolise et l’élimine graduellement, réduisant ainsi progressivement le taux d’alcool dans le sang » explique la Dre Plumey. « Environ 45 minutes après sa consommation, la concentration d’alcool dans le sang atteint un pic, et peut continuer à augmenter si la consommation se poursuit » ajoute la plateforme Aide-Alcool. (Source 1).

« Le corps humain élimine l’alcool du sang à un rythme de 0,015 g/100 ml par heure, bien que ce taux puisse varier d’une personne à l’autre » informe le Ministère de la Santé (source 2). Il faut donc environ une heure pour éliminer un verre de vin « standard », et le temps nécessaire augmente proportionnellement avec la quantité consommée. De nombreux facteurs influencent la vitesse de métabolisation de l’alcool, tels que la corpulence, le sexe, l’âge, ou encore l’état de santé. « Les femmes, par exemple, éliminent généralement l’alcool plus lentement que les hommes » (source 2).

Et comme le souligne le site de la Sécurité Routière (source 3), aucun remède tel que le café salé ou la cuillerée d’huile ne permet d’accélérer l’élimination de l’alcool.

« L’alcool est souvent associé à des risques pour le foie (cirrhose, cancer…), le système cardiovasculaire (problèmes de cholestérol…) et peut provoquer des troubles psychologiques (anxiété, dépression…). Toutefois, il a également un impact direct sur la prise de poids dû à son apport calorique élevé » précise la Dre Plumey. Par exemple, l’alcool pur contient environ 7 calories par gramme, presque autant que les lipides (9 kcal/g) et plus que les sucres (4 kcal/g) selon la table Ciqual (source 4). « Un verre de vin peut contenir entre 80 et 100 calories, tandis qu’un cocktail peut facilement dépasser les 300 calories, surtout s’il est préparé avec du sirop de canne à sucre et des jus de fruits » ajoute la médecin nutritionniste. Il est facile de comprendre comment les apports caloriques recommandés pour un dîner (environ 600 à 700 calories pour un adulte modérément actif) peuvent être rapidement dépassés avec un apéritif et un ou deux verres d’alcool, ajoutant ainsi facilement 300 calories supplémentaires. « Un excès calorique le soir augmente considérablement le risque de prise de poids, car c’est pendant la nuit que l’on prend du poids (faible dépense énergétique et donc stockage facilité) » pointe la Dre Plumey.
Une étude coréenne (source 5) montre même un lien entre consommation d’alcool et obésité : « Boire un demi-verre d’alcool par jour (7 grammes d’alcool pur) augmente le risque d’obésité de 10 %; avec deux verres par jour, le risque monte à 22 %; et avec plus de deux verres, il atteint 34 % »
En plus de favoriser le stockage des graisses, notamment dans le foie (stéatose hépatique ou foie gras), surtout en cas de consommation régulière, l’alcool peut aussi modifier le métabolisme des lipides et des glucides en inhibant la lipolyse – le processus de décomposition des graisses dans le corps. Il peut également augmenter l’appétit, en particulier pour les aliments gras, salés ou sucrés, du fait de son effet désinhibiteur. Cela provoque des baisses de sucre dans le sang et induit des fringales. (Source 2).

« Les boissons les plus caloriques sont généralement celles qui combinent une forte concentration d’alcool et une quantité importante de sucre ajouté » précise Dre Plumey. Les alcools forts comme la vodka, le rhum ou le whisky, surtout lorsqu’ils sont mélangés dans des cocktails (avec des jus de fruits, des sirops ou parfois de la crème), représentent une charge calorique importante. Comptez en moyenne 300 calories pour un grand verre. « Il est aussi bon de noter que la dose standard d’alcool servie dans les bars ou restaurants est de 10 g, donc plus une boisson est alcoolisée, plus le volume servi sera petit, mais l’apport calorique restera le même. Ainsi, 3 cl de whisky apporteront autant de calories que 100 ml de vin ou 250 ml de bière à 4 ou 5 degrés. Les boissons servies en grandes quantités seront plus caloriques, surtout les alcools forts distillés comme le whisky, la vodka, le rhum… » complète la médecin nutritionniste.

Le vin sec, le cidre ou le champagne brut sont parmi les boissons alcoolisées les moins caloriques, si consommés avec modération.

La prise de poids due à l’alcool affecte plusieurs zones corporelles, mais certaines sont particulièrement touchées :

« Prétendre qu’il existe un moment idéal pour consommer de l’alcool afin de réduire la prise de poids ou de minimiser ses impacts sur la santé est exagéré » affirme Laurence Plumey, qui insiste sur la nécessité de consommer l’alcool avec modération en raison de ses effets toxiques et cancérigènes. Elle précise toutefois : « Il est important de se souvenir que les calories consommées en soirée sont plus susceptibles d’être stockées par l’organisme, car le métabolisme est quelque peu ralenti et les possibilités de dépenser ces calories en fin de journée sont réduites. » Ainsi, si l’on doit consommer un verre de vin, il serait préférable de le faire au déjeuner plutôt qu’en soirée.

« Oui, il est possible de consommer de l’alcool tout en suivant un régime, à condition de rester conscient de son impact calorique et métabolique. Un bon régime est également un régime qui peut être maintenu sur le long terme, donc s’accorder occasionnellement un petit verre peut aider à le supporter » déclare Dre Plumey.

En définitive, bien que la consommation régulière et/ou excessive d’alcool, en plus de ses effets toxiques, contribue inévitablement à la prise de poids ; une consommation occasionnelle et modérée (maximum deux verres par jour et pas tous les jours (source 6)), aura en revanche peu d’impact sur le poids. À condition, bien sûr, de l’intégrer dans un style de vie sain, comprenant une alimentation équilibrée, une activité physique adéquate et un sommeil de qualité.