Une petite lésion qui ne disparaît pas ou une plaie qui ne guérit pas… Pourriez-vous être confronté à un cancer de la peau non mélanome ? Courant en France, il se présente principalement sous deux formes : le carcinome basocellulaire (CBC) et le carcinome épidermoïde cutané (CEC). Bien que bien traitable lorsqu’il est découvert tôt, il est crucial de connaître comment reconnaître ses signes, se protéger et quand consulter un spécialiste.
La peau, confrontée en première ligne aux agressions extérieures, peut développer des pathologies souvent sous-estimées telles que les cancers de la peau non mélanome. Ces derniers surviennent surtout sur les parties du corps exposées au soleil, telles que le visage, le cou, les épaules, les avant-bras et les mains.
Carcinome basocellulaire : C’est la variété la plus commune et la moins virulente. Il émerge de la couche basale de l’épiderme et bien qu’il ne forme pas de métastases, une intervention précoce est nécessaire pour prévenir sa propagation en surface. Il apparaît souvent sous forme de plaies ouvertes, de plaques rouges, de croissances rosées, de nodules luisants, de cicatrices ou de protubérances avec des bords légèrement surélevés ou une dépression centrale. Parfois, les CBC peuvent suinter, former des croûtes, démanger ou saigner. Chez les patients à peau plus foncée, environ la moitié des CBC sont pigmentés, c’est-à-dire de couleur brune.
Carcinome épidermoïde cutané : Moins courant mais plus agressif que le carcinome basocellulaire, il peut métastaser et envahir les ganglions lymphatiques. Il peut se manifester sous forme de plaques rouges (ou plus sombres) rugueuses ou squameuses, susceptibles de former des croûtes ou de saigner, de protubérances ou de bosses, parfois avec une zone déprimée au centre, de plaies ouvertes (qui peuvent être suintantes ou croûteuses) qui ne guérissent pas, ou qui guérissent puis réapparaissent, ainsi que des croissances ressemblant à des verrues.
Malgré leur fréquence plus élevée chez les individus à peau claire, les impacts cliniques des cancers de la peau non mélanome (CBC ou CEC) sont souvent plus graves chez les personnes à peau foncée, notamment pour le CEC, en raison d’un diagnostic souvent plus tardif, généralement à un stade avancé.
Impact en France
Chaque année, entre 141 200 et 243 500 nouveaux cas de cancers cutanés sont signalés en France, selon Santé publique France. Une grande majorité de ces cas (plus de 85 %) sont attribués à une exposition excessive aux rayons ultraviolets, qu’ils proviennent du soleil ou de sources artificielles.
Les cancers non mélanomes représentent 90 % des diagnostics de cancers de la peau. Les carcinomes basocellulaires, qui sont les plus fréquents, représentent environ 70 % des cas, suivis des carcinomes épidermoïdes cutanés, qui comptent pour environ 20 %.
Le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a plus que triplé entre 1990 et 2023, montrant une augmentation alarmante.
Si les données détaillées en France sont encore incomplètes, on sait que l’incidence augmente avec l’âge, notamment après 50 ans, et affecte principalement les hommes. Il concerne également les personnes qui ont été exposées de manière prolongée au soleil ou qui ont des antécédents de cancer de la peau ou de lésions cutanées précancéreuses. Par ailleurs, certaines populations sont moins bien sensibilisées, notamment les personnes à peau foncée, qui sont moins réceptives aux messages de prévention et moins enclines à pratiquer l’autodiagnostic.
Prévention du cancer de la peau non-mélanome
La protection contre les UV et un autodiagnostic minutieux sont essentiels pour réduire le risque de développer un cancer cutané non mélanome. La protection solaire doit être appliquée quotidiennement et renouvelée toutes les deux heures. Il est également recommandé de porter des vêtements longs et amples, un chapeau à large bord et des lunettes de soleil lors des activités extérieures. Les heures d’exposition les plus critiques, entre 10 h et 14 h en Outre-mer et entre 12 h et 16 h en métropole, doivent être évitées.
L’autodiagnostic est également crucial. Examiner régulièrement sa peau pour détecter toute lésion persistante, évolutive ou saignante sans raison apparente permet une détection précoce. Un diagnostic tardif complique le traitement et augmente le risque de récidive. Il est important de surveiller toutes les lésions et leurs éventuelles transformations, particulièrement sur les peaux foncées où ces signes peuvent être pigmentés. Un auto-examen de la peau, à réaliser tous les trois mois, aide à identifier rapidement toute anomalie. Pour être efficace, cet examen doit inclure une inspection complète du corps, de la tête aux pieds, y compris les zones moins visibles comme les oreilles, les ongles, les plantes des pieds, les espaces interdigitaux et les organes génitaux.
Cette vigilance personnelle doit être complétée par une visite annuelle chez un dermatologue. En cas de doute, il est conseillé de consulter un médecin.