Qu’est-ce que la glycémie et quel est son taux normal à jeun ?
La glycémie désigne la concentration de glucose, ou sucre, dans le sang. Elle est mesurée en grammes ou en millimoles par litre de sang (g/L ou mmol/L). Le glucose peut provenir de l’alimentation — on parle alors de source exogène comme les fruits, les sucreries ou les féculents — ou être produit par le foie, ce qui constitue une source endogène.
Le contrôle de la glycémie est assuré par un mécanisme hormonal précis, où l’insuline joue un rôle clé. Cette hormone, produite par le pancréas, régule la quantité de glucose dans le sang en augmentant sa production lorsque la glycémie augmente et en la diminuant lorsque la glycémie baisse, explique Dre Emmanuelle Lecornet Sokol, spécialiste en endocrinologie. Normalement, cela permet de maintenir la glycémie stable au fil de la journée.
Le glucose est vital pour nos cellules et nos muscles, et constitue la seule source d’énergie pour notre cerveau, d’où l’importance de prévenir les baisses de glycémie, souligne l’endocrinologue.
Le taux de glycémie à jeun idéal se situe entre 0,70 g/L et 1,10 g/L (ou entre 5,6 mmol/L et 1,10 mmol/L), ce qui est crucial pour diagnostiquer des conditions comme le diabète.
À quel moment parle-t-on d’hypoglycémie ?
Une hypoglycémie est diagnostiquée lorsque le taux de glycémie descend en-dessous de 0,70 g/L.
Pourquoi la glycémie peut-elle baisser et quelles maladies peuvent en être la cause ?
Normalement, grâce à la régulation hormonale, il est rare de constater une hypoglycémie sans présence de trouble sous-jacent. « Même après de longues périodes sans manger, le foie produit davantage de glucose et la production d’insuline diminue pour stabiliser la glycémie », explique Dre Lecornet Sokol. Toutefois, la plupart des hypoglycémies sont dues à une mauvaise gestion du traitement du diabète.
Chez les diabétiques, les hypoglycémies peuvent résulter d’une surdose d’insuline, d’un manque de sucre après une injection, ou d’une activité physique plus intense que prévu, explique Dre Lecornet Sokol.
Dans ces situations, le taux de sucre sanguin chute de manière anormale, entraînant un malaise hypoglycémique. Ainsi, ce n’est pas le diabète en lui-même qui cause la baisse, mais plutôt la gestion inadéquate du traitement.
Qu’est-ce qu’une hypoglycémie réactionnelle ?
Certaines personnes non diabétiques peuvent ressentir des malaises une à deux heures après un repas sucré. On parle alors d’hypoglycémie réactionnelle ou postprandiale, due à une montée rapide de la glycémie suivie d’une production importante d’insuline, résume Dre Lecornet Sokol.
Ce phénomène affecte souvent les femmes minces, qui ont un métabolisme basal élevé et une faible réserve de glycogène, les rendant plus vulnérables aux chutes de glycémie. Une activité sportive intense et à jeun peut également provoquer une hypoglycémie chez ces individus.
Pourquoi ai-je une glycémie basse le matin ?
« Normalement, la glycémie matinale est légèrement plus élevée que durant le reste de la journée à cause du cortisol, qui stimule la libération de glucose par le foie », explique Dre Lecornet Sokol. Toutefois, un dîner léger ou une activité physique importante la veille peuvent abaisser la glycémie du matin.
Manque de sucre : est-ce grave d’avoir une crise d’hypoglycémie et quels en sont les symptômes ?
La gravité d’une hypoglycémie dépend de la situation. « Une personne non diabétique et non traitée peut occasionnellement avoir une glycémie inférieure à 0,70 g/L sans symptômes, ce qui indique un bon fonctionnement du pancréas », rassure l’endocrinologue.
Chez un patient diabétique traité à l’insuline, l’intensité, la durée de l’hypoglycémie et la réponse du patient déterminent la gravité. Une chute significative ou prolongée du glucose peut être dangereuse pour le cerveau, qui dépend du glucose comme source d’énergie.
- Une glycémie légère (entre 0,6 et 0,7 g/L) provoque généralement des symptômes mineurs tels que faim, tremblements, sueurs, irritabilité et faiblesse.
- Entre 0,5 et 0,6 g/L, les symptômes s’aggravent, et le patient peut se sentir confus, faible, anxieux et avoir une vision trouble.
- En dessous de 0,5 g/L, l’hypoglycémie est sévère : des troubles neurologiques peuvent survenir, avec un risque de perte de conscience ou de coma.
- À moins de 0,3 g/L, c’est une urgence vitale.
« Certains patients sont moins sensibles à l’hypoglycémie et peuvent ne pas ressentir les premiers symptômes avant qu’elle ne soit très avancée », ajoute la diabétologue.
Que faire quand la glycémie est trop basse ?
Un diabétique traité à l’insuline doit être vigilant et agir rapidement face à une hypoglycémie. Les premiers signes incluent transpiration, nervosité, tremblements, évanouissement, palpitations, maux de tête et faim. Il est crucial d’apporter rapidement du sucre à absorption rapide pour faire remonter la glycémie : on parle de « resucrage ».
Pour se resucrer rapidement, le patient doit prendre 15 g de sucre, soit environ 3 morceaux de sucre avec de l’eau, un verre de boisson sucrée, une compote à boire, une cuillère de miel ou de confiture, ou 3 à 4 bonbons, explique Dre Lecornet Sokol.
Il est conseillé d’éviter les aliments riches en lipides ou en fibres, comme le chocolat ou les fruits secs, car ils ralentissent l’absorption du sucre et donc le temps de remontée de la glycémie.
Il est recommandé de vérifier la glycémie capillaire 10 à 20 minutes après pour s’assurer qu’elle est revenue à la normale.
En cas d’hypoglycémie sévère avec perte de conscience qui empêche la prise de sucre, le traitement d’urgence est l’injection de glucagon. Cette hormone, produite par le pancréas, stimule la libération de glucose par le foie. Les personnes diabétiques sujettes aux hypoglycémies fréquentes doivent toujours avoir du glucagon à portée de main, et leur entourage doit être formé pour intervenir si nécessaire.
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