Cancer du sein : Quel impact de la consommation de viande rouge ?

par adm

La viande rouge, considérée comme un agent probablement cancérogène pour les humains, est au cœur de nombreux travaux de recherche et d’analyses pour comprendre son rôle dans le développement de divers cancers, notamment le cancer du sein. Voici une exploration détaillée de la question.

En France, le cancer du sein constitue le type de cancer le plus répandu parmi les femmes, avec plus de 61 200 nouveaux cas par an, et une incidence en augmentation constante. Concernant les facteurs de risque modifiables, l’alimentation et le mode de vie tiennent une place prépondérante. La viande rouge, souvent critiquée par les institutions de santé, joue-t-elle un rôle direct dans l’apparition du cancer du sein chez les femmes ? Qu’entend-on exactement par viandes rouges ? Est-il nécessaire de les éliminer complètement de notre alimentation ? Le Pr Claude Linassier, oncologue et directeur de pôle prévention, organisation et parcours de soins à l’Institut national du cancer, nous éclaire sur ces questions.

Risques : quel est le rapport entre consommation de viande rouge et cancer du sein ?

De nombreuses études scientifiques internationales se penchent sur les effets d’une consommation élevée de viande rouge sur la santé, notamment en ce qui concerne les risques de cancer. Ces recherches ont conduit le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’OMS basée à Lyon) à classer en 2015 la viande rouge comme “probablement cancérogène pour l’homme” (groupe 2A), ce qui signifie que son implication dans l’apparition de cancers est fortement suspectée mais pas encore prouvée formellement, contrairement aux viandes transformées – telles que les charcuteries – qui sont classées cancérigènes pour l’homme (groupe 1).

Une étude récente (source 1) a étudié les impacts de la viande rouge sur le cancer du sein chez les femmes, en chiffrant le nombre de décès imputables à une consommation excessive entre 1990 et 2021. Cette étude a révélé que plus de 80 000 décès par cancer du sein dans le monde en 2021 pourraient être liés à une surconsommation de viande rouge, soit plus du double par rapport à 1990.

Plusieurs facteurs sont mis en avant : la formation de composés carcinogènes lors de la cuisson, la présence de graisses saturées, l’obésité due à l’excès alimentaire, la possible présence de résidus hormonaux ou d’antibiotiques, mais surtout le profil alimentaire global des personnes concernées. Les grands consommateurs de viande rouge ont souvent tendance à consommer moins de fruits, légumes, légumineuses, poissons et graisses insaturées, ce qui signifie qu’ils ont généralement une alimentation moins équilibrée et moins variée.



Aujourd’hui, on estime que sur les 62 000 nouveaux cas de cancer du sein chaque année, 2 500 pourraient être attribués à une alimentation déséquilibrée. Il est conseillé de limiter la consommation de viande rouge, et encore davantage celle des charcuteries et viandes transformées. Le conseil le plus judicieux serait de privilégier une alimentation équilibrée et variée.



Pr Claude Linassier

Oncologue

Quantité recommandée par l’OMS : quelle est la consommation hebdomadaire de viande rouge préconisée ?

Les autorités sanitaires préconisent un régime alimentaire équilibré et varié, incluant une limite de consommation de viandes rouges à moins de 500 g par semaine, ce qui équivaut à environ 3 à 4 steaks (un steak pesant entre 100 et 150 g). « Pour répondre à ses besoins en protéines, il est recommandé de favoriser les volailles et d’alterner avec le poisson, les œufs et les légumes secs. La charcuterie devrait être consommée avec modération, idéalement moins de 150 g par semaine » explique l’oncologue.

Approche anticancer : est-il recommandé d’éliminer la viande rouge de son alimentation ?

La viande rouge contient plusieurs nutriments essentiels en quantités significatives : fer héminique, protéines de haute qualité, zinc, vitamines B12 et B6. Bien que ces nutriments puissent être obtenus par d’autres moyens (poissons, œufs, légumineuses, produits laitiers, suppléments si nécessaire), la viande rouge demeure une source pratique et concentrée. Pour ces raisons, les organismes de santé ne recommandent pas une diète sans viande rouge.



Il est cependant préférable de choisir les morceaux les plus maigres (steak de bœuf, bavette, joue, macreuse) et de privilégier des modes de cuisson doux (four, mijoté, vapeur) plutôt que les grillades et barbecues, qui produisent plus de composés toxiques.



Pr Claude Linassier

Liste : quels sont exactement les types de viandes rouges ?

Contrairement aux idées reçues, les viandes qualifiées de « rouges » ne correspondent pas nécessairement à des viandes à la chair rouge. Par exemple, le porc, bien que sa chair soit blanche, est considéré comme une viande rouge. « Les viandes rouges incluent : le porc, le bœuf, le mouton, l’agneau et les abats » précise l’oncologue.

Faut-il également limiter la consommation de viandes grasses ?

Les viandes grasses, qui sont souvent des viandes rouges (porc, mouton, agneau, entrecôte…), devraient être limitées à 500 g par semaine afin de réduire les risques de cancer. De plus, ces viandes riches en graisses saturées peuvent contribuer à l’obésité, un autre facteur de risque pour le cancer du sein chez la femme.

Qu’est-ce qu’une viande transformée ?

Selon le CIRC et l’OMS, une viande transformée désigne toute viande qui a été traitée par salage, séchage, fermentation, fumage ou l’ajout de conservateurs pour en améliorer le goût ou la conservation. Cela inclut les charcuteries (jambon, saucisses, pâtés, rillettes, bacon, salami, etc.), les viandes en conserve (corned beef, viande hachée en boîte…) ainsi que les viandes fumées ou séchées (viande des Grisons, bresaola, jerky…).

Peut-on consommer de la viande (rouge ou blanche) tous les jours ou est-ce excessif ?

Les recommandations pour un régime alimentaire sain et équilibré, qui limite les risques de cancer, sont les mêmes que celles d’un régime varié et équilibré. « Varier au maximum ses menus, sans excès ni suppression, et favoriser les fruits, légumes, légumineuses et céréales complètes est la meilleure approche pour maintenir une bonne santé. La viande n’est pas indispensable chaque jour, car elle peut être alternée avec le poisson, les œufs ou les légumineuses » conclut le directeur du pôle prévention, organisation et parcours de soins à l’Institut national du cancer.

Il est important de noter qu’aucun aliment ou régime spécifique ne peut prévenir ou guérir un cancer à lui seul.

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