Le soja et le cancer du sein : une relation complexe
Le soja est un sujet de controverse, notamment en lien avec le cancer du sein. Certains prétendent qu’il pourrait favoriser les récidives tandis que d’autres lui attribuent des propriétés protectrices. Face à ces informations contradictoires, il est conseillé de rester prudent.
Les isoflavones de soja : une influence sur le cancer du sein ?
Le débat scientifique autour des isoflavones de soja et leur impact sur le cancer du sein est loin d’être tranché. Ces composés, étudiés par le Professeur Claude Linassier, oncologue et directeur de pôle à l’Institut national du cancer, soulèvent des questions quant à leur consommation par les femmes atteintes ou à risque de cancer du sein.
Les risques liés aux isoflavones de soja
Chaque année, plus de 61 200 femmes sont diagnostiquées avec un cancer du sein en France, ce type de cancer étant le plus commun chez les femmes. Les isoflavones, présents dans le soja et assimilés aux œstrogènes, pourraient influencer la croissance des cancers dits « œstrogéno-dépendants ». Cette hypothèse a généré de nombreuses recherches pour évaluer si les isoflavones pouvaient imiter l’action des œstrogènes et ainsi stimuler le développement de ces cancers.
Les résultats des études sur les isoflavones sont variés, certains travaux suggérant un potentiel protecteur, d’autres non. Face à ces résultats disparates, le Professeur Claude Linassier recommande la prudence, particulièrement chez les femmes ayant un cancer du sein ou à risque.
Les isoflavones sont-ils des perturbateurs endocriniens ?
Les isoflavones, de par leur similitude fonctionnelle avec les œstrogènes, pourraient être considérés comme des perturbateurs endocriniens. Toutefois, leur effet étant relativement faible, ils ne sont pas officiellement classés comme tels par les autorités européennes ou l’ANSES.
Quels produits à base de soja contiennent le plus d’isoflavones ?
Les aliments à base de soja les plus riches en isoflavones incluent le tempeh et les protéines de soja texturées, qui contiennent entre 50 et 100 mg d’isoflavones par 100 g. Le tofu et les edamames fournissent environ 20 à 30 mg par 100 g, tandis que le miso contient entre 10 et 30 mg par 100 g. Les produits laitiers à base de soja, tels que le lait et les yaourts de soja, en contiennent moins.
Le soja réduit-il le risque de récidive du cancer du sein ?
Des études récentes indiquent que les isoflavones pourraient réduire le risque de récidive du cancer du sein, mais ces résultats ne sont pas suffisants pour affirmer un bénéfice clair de la consommation de soja. Le Professeur Linassier conseille la modération dans la consommation de produits à base de soja, notamment pour les femmes concernées par le cancer du sein.
Le professeur met également en garde contre les compléments alimentaires à base de soja, particulièrement riches en isoflavones, qui devraient être évités par les femmes à risque ou déjà atteintes de cancer du sein.
Prévention de la récidive du cancer du sein
Outre les facteurs génétiques, certaines habitudes de vie, comme la consommation excessive d’alcool, le tabagisme, une alimentation déséquilibrée, le surpoids et le manque d’activité physique, augmentent le risque de développer un cancer du sein. Une alimentation équilibrée, peu de produits ultra-transformés, la réduction de l’alcool et une activité physique régulière sont cruciaux pour réduire les risques.
Quels aliments éviter en cas de cancer hormono-dépendant ?
Les cancers hormono-dépendants, comme certains types de cancer du sein, sont influencés par les œstrogènes et la progestérone. Il est conseillé d’éviter une consommation excessive d’aliments riches en phytoestrogènes, notamment le soja. Le professeur Linassier rappelle que, hormis le soja, les autres aliments contiennent des niveaux négligeables de phytoestrogènes et ne nécessitent pas de surveillance particulière.