Définition : Qu’est-ce que l’urétrite ?
L’urétrite représente une inflammation de l’urètre, ce conduit par lequel l’urine est évacuée de la vessie jusqu’à l’extérieur du corps. « Les femmes sont particulièrement exposées à l’urétrite car leur urètre est plus court que celui des hommes, facilitant ainsi la remontée des bactéries et augmentant le risque d’infection », précise le médecin.
Différences entre urétrite et cystite
Il est courant de confondre urétrite et cystite chez la femme car les symptômes peuvent se ressembler.
« La cystite, qui est une inflammation de la vessie, se manifeste par une sensation de lourdeur dans le bas-ventre, des douleurs lors de la miction et un besoin fréquent d’uriner, explique le spécialiste. Tandis que l’urétrite est spécifiquement une inflammation de l’urètre. »
Symptômes de l’urétrite chez la femme
Les principaux symptômes de l’urétrite chez la femme incluent :
- des brûlures lors de la miction ;
- des démangeaisons ou des picotements au niveau de l’orifice urinaire ;
- un écoulement urétral, bien que cela soit plus rare chez la femme que chez l’homme.
« Comme la cystite, l’urétrite provoque des douleurs lors de la miction. Cependant, dans le cas de l’urétrite, la douleur est principalement ressentie lors du passage de l’urine dans l’urètre, ce qui peut amener à éviter d’uriner de peur de la douleur », ajoute le praticien.
Causes de l’urétrite chez la femme
L’urétrite chez la femme est souvent d’origine infectieuse. « Elle peut être confondue avec une cystite, plus fréquente cause de brûlure urinaire. Une mycose peut aussi imiter les symptômes d’une urétrite par inflammation de l’orifice de l’urètre. Parmi les causes infectieuses spécifiques, on trouve le gonocoque et la chlamydia. Le syndrome génito-urinaire de la ménopause peut également provoquer une urétrite non infectieuse », explique le Pr Subtil.
Mycose vaginale
Une mycose vaginale peut simuler les symptômes d’une urétrite. « Dans ma pratique, de nombreuses patientes se plaignent de gêne ou de brûlures à la miction. L’examen clinique révèle souvent une rougeur de la vulve et, à l’aide d’un spéculum, un dépôt blanchâtre typique d’une mycose, généralement due à la prolifération du champignon Candida Albicans, peut être observé », évoque le spécialiste.
Chlamydia et gonocoque : infections sexuellement transmissibles (IST)
Les IST telles que l’infection à Chlamydia trachomatis et à Neisseria gonorrhoeae (gonocoque) sont des causes courantes d’urétrite. « L’infection à Chlamydia peut être asymptomatique ou imiter une cystite, une vaginite ou une cervicite. Le gonocoque, quant à lui, se transmet durant les rapports sexuels non protégés et provoque des symptômes tels que des brûlures urinaires, une cervicite et des pertes colorées parfois malodorantes », décrit le médecin.
Syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM)
Le SGUM est une autre cause d’urétrite non infectieuse chez la femme ménopausée. « La baisse des estrogènes provoque une atrophie des muqueuses urétrales et vaginales, les rendant plus fines, moins lubrifiées et plus fragiles. Cela peut engendrer des symptômes similaires à ceux de l’urétrite, comme des brûlures urinaires et des douleurs », analyse le spécialiste.
Diagnostic de l’urétrite
Le diagnostic de l’urétrite repose sur l’anamnèse, l’examen clinique et des tests complémentaires comme l’analyse d’urine, les prélèvements vaginaux ou l’écouvillonnage urétral. « Il s’agit d’un diagnostic différentiel : il faut exclure une cystite avec un ECBU, une mycose ou un syndrome génito-urinaire de la ménopause. En cas de suspicion d’IST, un prélèvement vaginal est nécessaire pour détecter une infection à Chlamydia ou à gonocoque. Un résultat positif en PCR confirme le diagnostic », détaille le Pr Subtil.
Durée et traitement de l’urétrite
La durée de l’urétrite dépend de sa cause. En cas d’IST, les symptômes s’améliorent généralement en 24 à 48 heures après le début du traitement antibiotique. Il est crucial de suivre le traitement jusqu’à la fin pour prévenir les complications et la transmission. « En cas d’urétrite infectieuse, des antibiotiques sont prescrits : azithromycine par voie orale pour Chlamydia, et ceftriaxone par injection pour le gonocoque. Il est également nécessaire de traiter les partenaires sexuels », souligne le médecin. « Le préservatif reste la meilleure protection contre ces IST ».
Pour un SGUM, le traitement peut inclure l’administration d’œstrogènes locaux ou un traitement hormonal substitutif de la ménopause.