Le HPV, virus largement répandu et souvent éphémère, se manifeste sans gravité dans la plupart des cas. L’information adéquate, une prévention efficace et un dépistage fréquent sont essentiels pour maintenir une sexualité épanouie et responsable.
Qu’est-ce que le papillomavirus (HPV) ?
Appelé aussi HPV, pour Human Papillomavirus, ce virus appartient à une grande famille comprenant plus de 200 variétés, dont environ 40 se transmettent principalement par contact sexuel. Certains types de HPV sont inoffensifs et asymptomatiques, tandis que d’autres peuvent causer des verrues génitales ou des lésions pouvant évoluer en cancer, comme l’explique Dre Julia Maruani, gynécologue à Marseille. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, entre 70 % et 80 % des individus sexuellement actifs contracteront le HPV au cours de leur vie, souvent à leur insu.
Le HPV est un indicateur d’activité sexuelle. Il ne devrait pas être source de honte car il concerne presque tout le monde à un moment ou à un autre. – Dre Julia Maruani, gynécologue.
La plupart des infections à HPV sont asymptomatiques et le virus est généralement éliminé naturellement par le système immunitaire en quelques mois. Cependant, les types de HPV à haut risque oncogène peuvent persister et provoquer des lésions qui, à long terme, peuvent se transformer en cancers de diverses régions du corps.
Comment se transmet le HPV ? Est-il contagieux ?
Le HPV peut être transmis par simple contact peau à peau lors de rapports sexuels, y compris oraux, ou par l’utilisation de sextoys partagés. Il ne nécessite ni pénétration ni éjaculation pour se transmettre, un contact avec une muqueuse infectée étant suffisant.
Malgré une croyance répandue, l’utilisation du préservatif ne garantit pas une protection totale contre le HPV, bien qu’elle réduise significativement le risque. De plus, il n’est pas nécessaire d’avoir de multiples partenaires sexuels pour être exposé au virus.
Certaines personnes peuvent développer des verrues génitales, tandis que d’autres peuvent être porteuses du virus sans symptômes apparents, d’où l’importance du dépistage, en particulier chez les femmes, par le biais de frottis et de tests HPV.
Puis-je avoir des rapports sexuels si j’ai un papillomavirus ?
Avoir un HPV ne signifie pas nécessairement renoncer à sa vie sexuelle. Ce virus, très courant, affecte la majorité des adultes à un certain point. Il n’est ni honteux, ni un motif d’abstinence forcée. Il est possible de maintenir une vie sexuelle normale, à condition de bien s’informer, de suivre les mesures préventives recommandées et de respecter le calendrier de dépistage.
Utiliser un préservatif… tout en connaissant ses limites
Le préservatif diminue le risque de transmission du HPV mais ne l’élimine pas totalement, car le virus peut se trouver sur des zones non couvertes par le préservatif.
Il reste essentiel pour se protéger contre d’autres IST comme le VIH, la chlamydia, la gonorrhée ou la syphilis, surtout en cas de changement de partenaire ou au début d’une nouvelle relation.
Réaliser un dépistage régulier et en discuter avec son ou sa partenaire
Pour les femmes, le dépistage des lésions précancéreuses est crucial pour détecter toute anomalie avant qu’elle ne progresse en cancer. Ce dépistage se fait par frottis cervico-utérin :
- Entre 25 et 30 ans: les deux premiers frottis doivent être réalisés à un an d’intervalle. Si les résultats sont normaux, un dépistage tous les 3 ans est ensuite recommandé.
- À partir de 30 ans: un test HPV tous les 5 ans suffit, si les résultats précédents étaient normaux.
Il est important de noter qu’il n’y a pas de dépistage systématique du HPV chez les hommes. Toutefois, un examen peut être proposé en cas de symptômes ou pour les hommes à risque élevé.
Se faire vacciner contre le HPV, même à l’âge adulte
Le vaccin anti-HPV (Gardasil 9®) protège contre les principaux types de HPV oncogènes et ceux responsables de condylomes. Il est recommandé entre 11 et 14 ans, avant le début de l’activité sexuelle, avec possibilité de rattrapage jusqu’à 26 ans pour certains groupes.
Respecter un suivi médical en cas d’infection active
En présence d’un HPV à haut risque, des suivis réguliers sont nécessaires pour surveiller l’évolution des lésions. Durant cette période, il est conseillé d’informer son ou sa partenaire et d’utiliser un préservatif.
Quels sont les risques en cas de rapports sexuels avec un HPV ?
Comme mentionné, l’infection par le HPV est très commune. Le système immunitaire élimine souvent le virus en 1 à 2 ans sans séquelles. Cependant, si le virus persiste, cela peut entraîner des verrues génitales et des lésions précancéreuses qui, sans traitement, peuvent évoluer vers un cancer.
Si votre partenaire est porteur du HPV
Le virus peut être transmis même en l’absence de symptômes ou sans pénétration, simplement par contact peau à peau. Il est possible de transmettre le virus sans savoir qu’on est infecté, car le HPV peut rester silencieux pendant des années.
Il ne faut pas dramatiser, mais agir de manière responsable. Le HPV est très répandu, et il est possible de le gérer sans angoisse excessive. – Dre Maruani.
Papillomavirus : comment en parler avec ses partenaires sexuels ?
Prévenir son ou sa partenaire n’est pas toujours évident. Étant donné l’absence de dépistage systématique chez les hommes et le risque non nul de transmission même avec un préservatif, cela peut engendrer une inquiétude inutile ou être perçu comme stigmatisant.
La décision de parler du HPV dépend donc du type de relation, du degré de confiance et du niveau d’information de chacun. Si vous choisissez de ne pas en parler, l’utilisation systématique d’un préservatif reste une manière responsable de protéger l’autre.
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